MANQUE CRIANT DE SALLES DE CLASSE DANS LES ECOLES DE PARAKOU
Des écoliers de l’Epp Kpérou-Guéra sous les arbres
L’éducation est un droit constitutionnel qu’on ne peut dénier à un enfant en République du Bénin. Cependant, une éducation donnée dans des conditions inadéquates, est un véritable danger pour l’avenir de la nation. C’est ce qui se trame dans plusieurs écoles de Parakou, notamment dans l’Ecole Primaire Publique (Epp)Kpérou-Guéra où les écoliers vont à l’école mais ne vont pas en classe pas parce qu’ils ont opté pour l’école buissonnière mais faute d’infrastructures.
Edouard ADODE
Il sonnait neuf heures ce matin du lundi 1 er avril dans l’enceinte de cette école à trois bâtiments , visiblement symbole de trois groupes, on y entend de loin des cris des instituteurs chevronnés essayant vaille que vaille d’inculquer le savoir aux âmes innocentes à eux confiées. Une fois dans la cour de ce lieu qui est sensé être sanctuaire autant que la chapelle, il est impossible de ne pas voir ce regroupement bien ordonné d’écoliers en tenue kaki assis sous un gros arbre sur des bancs formant presqu’un demi cercle avec l’enseignant au milieu face à un tableau amovible placé sur un trépied. C’est d’ailleurs ce qui frappe à l’œil dans l’Epp Kpérou-Guéra.
A première vue, on est tenté d’expliquer cette scène par un fait qui découlerait du désir de l’enseignant de s’échapper à la forte chaleur qui sévit actuellement dans le nord malgré les quelques pluies inattendues de ces derniers temps. Mais hélas, cette justification de révèle absurde une fois les autorités de cette école approchées. « C’est la classe de CE2 du groupe C. Ils sont en pleine situation de classe sous l’arbre parce qu’il n’y a pas de salle de classe pour les abriter », a reconnu Jeannette Kiaki, directrice du groupe C de cette école.
Voilà la condition dans laquelle des écoliers de cette école reçoivent l’éducation au 21 siècle où les Objectifs pour un Développement Durable (Odd) prônent une éducation de qualité pour tous. Cette triste réalité n’est que la partie visible de l’iceberg. Un tour dans les quelques salles de classe qui clairsèment cette école démunie de toute clôture, et on découvre l’enfer qui y règne avec des effectifs pléthoriques.
Depuis sa création en 2015, le groupe C n’a jamais reçu une infrastructure de part des autorités étatiques. Il fonctionne actuellement avec deux salles réalisées par l’effort des parents d’élèves. Or ce groupe compte déjà six classes. Si les autres classes ont pu de faire une place par le système de jumelage avec les classes du groupe B, la classe de Ce2 est la plus malheureuse de ce lot. Dans cette classe, le programme est déroulé selon la gentillesse de dame nature comme le confirme la directrice, « quand la pluie commence, deux classes sont systématiquement bloquées. Puisqu’on est obligé de les ranger dans une autre classe ».
Tous les démarches menées par la directrice et l’Association des Parents d’élèves à l’endroit des autorités compétentes, se sont révélées tout simplement vaines. Alors le bureau de l’Ape pense compter sur les souscriptions des parents pour tenter d’apporter une solution à cet état de chose, selon les propos de son président Germain Fandi.
Il est temps que Salimane Karimou vole au secours de ces âmes innocentes qui ne réclament que le minimum de conditions pour jouir de leur droit fondamental qu’est l’éducation.