NOUVELLES CONDITIONS DE PASSAGE EN CLASSE DE 2NDE DES LA RENTREE PROCHAINE : Directeurs d’établissements, enseignants et élèves se prononcent

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NOUVELLES CONDITIONS DE PASSAGE EN CLASSE DE 2NDE DES LA RENTREE PROCHAINE

Directeurs d’établissements, enseignants et élèves se prononcent

Dès la rentrée scolaire 2020-2021, les élèves en classe de troisième bénéficieront d’une faveur pour le passage en classe de seconde. Ce sera avec le diplôme du Brevet d’Etude du Premier Cycle (Bepc) ou la moyenne de classe (10/20). Ainsi, l’élève ayant rempli l’une de ces conditions, sera autorisé à passer en classe de seconde. La nouvelle a été annoncée par arrêté ministériel en date du 7 février 2020 portant fixation des conditions de passage et de réorientation des apprenants dans les lycées et collèges. Cette décision qui se révèle comme un ouf de soulagement pour certains, représente par ailleurs une autre problématique pour d’autres. Alors votre quotidien s’est rapproché des acteurs du système; tels que directeurs d’établissement, enseignants et élèves. Lisez plutôt.

Wahabou ISSIFOU

Serge Sèmanou Manasse, enseignant

« Vous savez quand nous parlons de passage, même les mesures de discrimination pour autoriser le passage d’un enfant, à considérer l’ancienne mesure qui stipule que forcément il faut que l’enfant ait et moyenne de classe et le diplôme du brevet d’étude du premier cycle, c’est trop lourd. Aujourd’hui, on ne peut pas mettre tellement de poids sur l’enfant, à le mettre dans un stress permanent. Donnons-lui la chance d’aller à d’autres horizons avec quelque chose pour prouver son potentiel et moi je crois que les décisions dans ce sens de la part du gouvernement sont à saluer parce qu’aujourd’hui ça permet à ceux qui s’éternisent en troisième d’aller de l’avant et pour se découvrir, parce que quand on est sous le même soleil il est difficile de s’identifier. Donc, leur permettre rien qu’avec la moyenne de classe d’aller en classe supérieure, c’est déjà un encouragement et une stimulation. Maintenant permettre à ceux qui ont le Bepc d’accéder à la classe de seconde c’est aussi une stimulation, c’est un encouragement parce que la personne, imaginez, il va à un examen national, il réussit mais il est toujours limité à la même classe. La routine peut ruiner son rêve. Il fait tout un effort, courant toute une année et il réussit c’est un mérite. Il doit quand même changer de classe pour être au contact de nouvelles données, de nouvelles instructions et de nouvelles réalités. Nous saluons ça. »

Aminou Gambari, enseignant

«  Vraiment c’est un peu difficile à apprécier cette décision parce que permettre aux apprenants d’aller en classe de seconde avec le Bepc ou la moyenne de classe, cela pose vraiment un réel problème parce que ce que nous vivons aujourd’hui, tout le monde se plait à dire que le niveau des apprenants baisse et même celui des enseignants. Le problème est systémique, il faudra qu’on observe et qu’on sache réellement qu’est-ce que nous voulons faire parce qu’il y a deux secteurs dans lesquels on ne doit pas mettre la politique : le secteur de l’éducation et celui de la santé. Et dans le système éducatif comme le président le prône, il faut qu’on ait des gens compétents et la compétence, il faut qu’elle soit dans sa plénitude. On ne peut pas dire qu’on passe en seconde parce qu’on a obtenu la moyenne. La réussite parfois est accidentelle. Nous avons plusieurs années durant constaté que les derniers de la classe ont obtenu le Bepc mais ils n’ont pas la moyenne de classe. Permettre à ceux-là d’aller en seconde ce sera comme si nous cultivons la médiocrité et on planifie déjà l’échec à long terme, donc il va falloir qu’on revoit cela. Passer avec le Bepc, j’accepterai ou je serai d’avis avec le gouvernement si une marge de moyenne est fixée. Pour ma part, je pense qu’on pourrait dire le Bepc avec au moins neuf de moyenne de classe pour permettre à l’apprenant d’aller en seconde parce qu’à partir de la seconde on suppose qu’il aura une certaine spécialisation. Voilà ce que je pense par rapport à cette réforme. »

Honoré Mangbodé, enseignant

« C’est la où moi je ne suis pas totalement pour cet arrêté parce que dire qu’un élève parce que parfois nous, nous avons des élèves candidats qui ont cinq, six de moyenne et qui bizarrement ont le Bepc. Demander à ces personnes là d’aller en classe supérieure franchement c’est raté la base pour leur formation. Donc sur ce point là il faut qu’on revienne sur l’ancien arrêté qui parle d’avoir la moyenne en classe et le Bepc pour pouvoir passer en classe supérieure. Sinon ça va rendre beaucoup plus paresseux les apprenants parce qu’ils vont se dire si ça ne marche pas en classe il suffit seulement que je décroche le Bepc et j’ai la voie libre pour avoir accès à la classe de seconde. Le diplôme du Bepc montre que l’élève a le niveau et si le cas contraire se présentait où l’élève n’a pas le BEPC et a la moyenne de classe il passe également selon l’arrêté dont vous êtes en train de faire cas. Donc, ça ne permettra pas à l’élève, l’élève en classe de seconde sera en train de pourchasser deux objectifs et la moyenne de classe et le Bepc; ça n’arrange pas beaucoup et dans trois ans il ira au Baccalauréat et il n’aura pas concordance avec cet arrêté et l’arrêté de l’Office du Bac qui demande à ce que chaque candidat au Bac puisse présenter son attestation de Bepc. C’est justement ce pourquoi je dis qu’il y a de problème à ce niveau à ce point même de l’arrêté du ministre. »

François Koba, enseignant

«  Ça c’est un peu problème parce que les évaluations n’auront plus leur valeur d’être, les évaluations n’auront plus leur sens. Moi je dis, on peut dire ou la moyenne de classe ou bien le Bepc pour aller en classe supérieure c’est bon. Mais dire ne pas du tout réunir la moyenne de classe et de passer ? Les évaluations que nous allons faire en classe n’auront plus leur sens. C’est très sincère. Les apprenants vont venir tout comme s’ils ne vont pas venir dans les classes de troisième parce que comprenant bien, je m’absente bien, je mets les moyens nécessaires, j’ai mon Bepc qu’est-ce que je viendrai chercher en classe ? Je sais que j’ai mon Bepc je vais passer en classe supérieure. Moi j’aurais aimé qu’on dise si l’apprenant à la moyenne de classe et il n’a pas le Bepc il peut aller en classe supérieure, ça c’est bon. Là-bas le jour là c’est une question de chance. Je peux tricher quelqu’un à côté de moi et réussir et aller en seconde ? J’aurai cette chance la ? Non, qu’ils revoient ce niveau là, ce n’est pas un peu bien. On ne dit pas que ce que le chef a fait est bon mais qu’ils revoient un peu à ce niveau là…On aura tout dans le rang des apprenants désormais. Les mesures sont taillées aujourd’hui en fonction des apprenants hein. Les apprenants ont tous raison devant l’enseignant. L’enseignant n’a plus ses raisons d’être dans les classes. Vous allez en classes les enseignants sont chosifiés, ou il y a un problème, il y a un forfait qui a été commis dans le rend des apprenants, c’est l’enseignant qui est visé. Donc les enseignants n’ont plus leur valeur devant les apprenants aujourd’hui et c’est pour encourager ça davantage que cette mesure là est venue. Nous disons ça là ce n’est pas bien. »

Jean Pierre Boni, enseignant

« Ça là je vois que c’est en quelque sorte un rétropédalage si non en réalité les années antérieures je crois il y a de cela cinq ans, c’est ce qui se faisait. Lorsque vous avez une certaine moyenne et vous avez obtenu le Bepc on vous permettait d’aller au second cycle et entre temps il y a une note qui interdisait pour dire lorsque vous avez le Bepc il faut avoir en même temps la moyenne de classe. Certains élèves sont actuellement en troisième détenteurs du Bepc. Je crois que c’est une façon de faire justice pour que les gens puissent quand même profiter de la chose. Maintenant il faudrait que l’arrêté précise la moyenne parce qu’il y a certains qui auront le Bepc avec cinq de moyenne par exemple en classe. Il faudrait qu’on limite, c’est peut-être neuf de moyenne, entre 8,50 jusqu’à 10 accordé mais en dessous de 8,50 il faudrait que l’arrêté puisse quand même préciser. .. Moi par exemple j’ai eu le Bepc en terminale en 2016 parce que j’ai tenté plusieurs fois le Bepc ça n’a pas marché. J’ai eu la moyenne de classe, je n’ai pas repris et c’est en terminale que j’ai eu les deux. Je crois que c’est une bonne décision, c’est bon. Déjà si on remonte un peu la moyenne, celui qui a déjà raté la moyenne en classe s’il est paresseux il n’aura pas le Bepc. Ça veut dire qu’il a cru, il a vu que bon j’ai raté le premier qui est la moyenne de classe mais faut pas que je rate le Bepc. Celui qui a eu la moyenne de classe en réalité ne doit pas échouer en réalité s’il mérite. C’est vrai que la conduite aide les élèves aussi à avoir ces 10 là et de l’autre côté c’est 10 strictement sans la conduite. Il y a aussi ça qui agit aussi. »

Justin Gandonou, directeur d’établissement

«  L’arrêté permet aux apprenants de passer en seconde soit avec la moyenne de classe soit avec le Bepc. Ça montre que le gouvernement a toujours le souci d’aider nos enfants dans leur cursus scolaire mais les élèves ne doivent pas se contenter de ça pour se laisser aller à la paresse. Ils doivent se dire qu’ils sont élèves et ils doivent avoir leur moyenne de classe et le Bepc pour aller en seconde parce que quand on va en seconde sans le Bepc vous voyez c’est difficile et on poursuit deux lièvres à la fois alors que celui qui travaille bien qui a sa moyenne de classe et qui a son Bepc, il est en seconde et il se sens beaucoup plus à l’aise. La décision est prise par le gouvernement et nous devons tous obéir à cela mais les élèves doivent se dire que ce n’est pas une raison pour dire, il me suffit d’avoir la moyenne de classe pour passer ou bien il me suffit d’avoir le Bepc, non. Un bon élève doit viser les deux mais s’il se dérange, se gêne et ça ne marche pas, l’arrêté est là pour l’accompagner. Donc c’est ce que moi je pense. …Vous savez les ressources ne peuvent pas manquer. Nous avons un gouvernement qui planifie ses choses donc si le gouvernement a pris la décision c’est que le gouvernement a déjà pris les dispositions et moi je pense que tout ce qui est fait vous savez, le chef de l’État vient d’installer le conseil national pour l’éducation et je suis sûr que ceux qui sont dans ce conseil ont déjà pris service et cet arrêté là est certainement passé par ce conseil national pour l’éducation. Donc, ce sont des gens qui savent de quoi ils parlent et ils prennent leur décision après avoir analysé les difficultés. Je crois que les ressources ne vont pas manquer.

Téna N’Tcha Kouagou, élève en troisième

« Cette décision est bonne, j’apprécie parce que cela nous aidera à ne pas retarder nos études, on va évoluer. J’apprécie la décision du gouvernement. »
Zoubéra Iliassou, élève en quatrième

« Cette décision est une bonne décision et j’apprécie la décision parce que désormais même si on n’a pas la moyenne de classe mais le Bepc on peut faire la seconde. Cette décision va nous permettre d’évoluer vite, le gouvernement a fait un bon travail. Je remercie le gouvernement pour la décision prise ».

Safiou Sabaï Kassoua en classe troisième

«  Je vois que la décision que le gouvernement a prise pour nous est une bonne chose. Je les remercie. J’encourage mes camarades à mieux travailler afin qu’ils puissent obtenir leur Bepc et la moyenne de classe… Je les soutiens du point du Bepc, même s’ils n’ont pas la moyenne de classe, qu’ils obtiennent le Bepc. »

Réalisation : Wahabou ISSIFOU

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