Les travaux du colloque international pluridisciplinaire de Parakou sur le reggae et les drogues ont été officiellement lancés le jeudi 9 mai 2024, à Hecm Parakou. «Reggae, tabagisme et drogue en Afrique: Regards pluridisciplinaires et multisectoriels à l’ère des lois antitabac», c’est le thème central de ce colloque. L’initiative de ce colloque qui émane de l’Ong Future Leaders du Dr Alidou Razakou Ibourahma alias « Razia the first » vise à sensibiliser les populations en l’occurrence les jeunes sur les conséquences néfastes de la consommation des drogues sous la bannière de la musique reggae.
Wilfried AGNINNIN
C’est un colloque de trois jours, pour dire non à la consommation du tabac, de la drogue et autres substances psychotropes à l’occasion de la célébration du décès de Bob Marley le 11 mai. Il réunit des participants notamment des jeunes, enseignants-chercheurs, doctorants, experts, agents de santé, venus du Togo, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Tchad et du Burkina-Faso. La conférence inaugurale a porté sur le thème, «Le reggae africain, à l’ère de la lutte contre le tabagisme et la drogue en Afrique».
Pour le Dr Alidou Razakou Ibourahima, initiateur du colloque et responsable de l’Ong Future Leaders, «un colloque international à la veille d’un 11 mai parce que c’était nécessaire. Si cela n’existait pas, il fallait le créer. Parce que les 11 mai ont été les moments de déviances, les moments de grands désordres dans les centres universitaires, dans les grandes buvettes, dans les grandes surfaces où les gens organisent des concerts». À l’en croire, la musique reggae ne rime pas avec la consommation des produits psychotropes. «Il fallait en toute âme et conscience se réveiller et toucher la sensibilité de ces jeunes, pour qu’ils puissent comprendre que reggae ne rime pas avec la drogue, avec les stupéfiants, avec de l’alcool. C’est pour cela que nous avons fait venir beaucoup d’experts d’au moins cinq pays d’Afrique. (…). Le samedi 11 mai prochain nous allons célébrer un 11 mai sain et un 11 mai propre avec une philosophie autre que ce que vous avez l’habitude de voir ici dans le septentrion», a-t-il fait savoir. Dr Alidou Razakou Ibourahima, a, par ailleurs, précisé que ce colloque bénéficie de l’accompagnement scientifique et technique de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (Flash) de l’Université de Parakou et de l’appui financier de l’Unesco, du ministère de la santé et surtout de l’Institut français.
Dr Clarisse Tama, Doyenne de la Flash-Up et représentante du recteur de l’Université de Parakou (Up) a salué à juste titre l’organisation de ce rendez-vous scientifique qui vise à amener la jeunesse à comprendre qu’il n’existe pas de congruence obligée entre le raggae et la consommation des produits psychotropes. Elle apprécie ce colloque sous trois volets, en ces termes, «depuis toujours, l’art au cœur des produits psychotropes a constitué un angle mort de la recherche. Et aujourd’hui, un point de voile est en train d’être levé dans ce domaine de la recherche. Donc, il y a de quoi s’en réjouir. La deuxième raison est que l’Université de Parakou à travers la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines a vu la pertinence de ce colloque et a accompagné le coordonnateur. Notre présence dans cette salle le prouve à suffisance. La troisième raison est l’espoir de l’Afrique, l’espoir du Bénin à savoir la jeunesse. Ce colloque est pour la jeunesse».
Dans sa prise de parole, Dr Cardinal Akpakpa, représentant du Directeur Départemental de la Santé (Dds) du Borgou a été catégorique en disant que le tabac tue et continue de tuer. «Le message principal que je suis venu vous délivrer ce matin, c’est que le tabac tue. Si vous n’avez pas bien entendu, c’est que le tabac tue. (…). Les maladies non transmissibles connaissent un regain incroyable. Le tabac fait partie des causes de ces maladies. Vous comprendrez donc pourquoi la lutte antitabac est importante pour le ministère de la santé du Bénin. Chacun d’entre nous peut faire quelque chose pour que nous réussissons. Le tabac est la première cause des décès et la deuxième cause de maladies cardiovasculaires», a-t-il invité. Selon Cardinal Akpakpa, des efforts doivent se poursuivre pour lutter contre ce fléau.
Au terme des travaux de ce colloque, des plaidoyers auprès des institutions nationales et internationales seront faits pour que le travail de veille continue et que l’attention de la jeunesse soit attirée sur la nécessité d’abandonner définitivement l’alcool et la drogue. Il faut rappeler que les activités prennent fin le 11 mai prochain avec un géant concert reggae à l’institut français de Parakou.