POLITIQUE AU BENIN : Un palliatif au chômage ambiant

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POLITIQUE AU BENIN

Un palliatif au chômage ambiant

Au Bénin, plus de la moitié de la population a un âge compris entre 15 et 45 ans. Cette tranche d’âge est appelée la jeunesse. Cette jeunesse qui est le fer de lance de tout développement est de plus en plus confrontée au chômage et au sous emploi. Pour s’en sortir, une bonne partie se débrouille d’une manière ou d’une autre. Mais la grande partie de la jeunesse béninoise croit trouver la solution dans la politique. Ainsi, tout le monde devient du jour au lendemain politicien. Face à cette situation qui a de sérieux impacts sur la société, il urge de corriger le tir pour une jeunesse laborieuse et vraiment engagée.

Edouard ADODE (Stg)

« Si tu ne fais pas la politique, la politique finira par te faire», a-t-on habitude d’entendre. Cette manière de voir, est propre à la jeunesse béninoise qui se livre sans vergogne à politique. Pendant les campagnes électorales, la jeunesse est la cheville ouvrière sur laquelle s’appuient les politiciens vétérans pour aboutir à leurs fins parfois inavouées. La jeunesse se laisse alors entrainer par le mensonge de ces derniers. Aujourd’hui, vu le nombre d’étudiants qui sortent des universités et vu l’étroitesse du marché de l’emploi, tous les regards se tournent vers la politique. Alors, on semble trouver la panacée en elle.

Qu’est ce qui encourage cet état de chose ?
A voir de près la vie des politiciens au Bénin, il y a de quoi s’intéresser à la politique ! Tout béninois qui fait carrière dans politique pour la plupart du temps, devient du jour au lendemain riche. Son train de vie devient impressionnant. On se demande ce qui aurait permis ce changement spectaculaire de situation. Bon nombre sont les politiciens béninois qui ne sont ni commerçants, ni n’ayant jamais travaillé quelque part, ni n’étant pas non plus des hommes d’affaire ; mais font des réalisations impressionnantes au vu et au su de leurs anciens camarades qui travaillent dur sans pouvoir espérer fait autant même après trente années de service.
L’autre chose est que dans un passé récent, il était difficile voir impossible de bénéficier de certains avantages de la nation, sans être militant d’un parti politique. Même pour de simple promotion, il faudrait appartenir à une chapelle politique pour en bénéficier. « Je remplissais tous les critères de compétence pour être nommé comptable dans un service public de la place. Le ministre de tutelle avait déjà pris la note de nomination, et les proches du ministre qui me connaissaient m’appelaient pour me féliciter. Mais à ma grande surprise mon nom n’y figurait pas à la publication de cette note. Par la suite, on me faisait comprendre que celui qui a été choisi à ma place est un militant du parti au pouvoir, et comme moi je ne fais pas la politique, c’est pourquoi le président a préféré celui-là. Il était même peu expérimenté et moins diplômé que moi! », témoigne dame Véronique fonctionnaire d’Etat résidant à Parakou. Ce genre de témoignage est à foison au Bénin. Pire, impossible de réussir à un concours d’entrer dans la fonction publique si vous n’avez pas une coloration politique ou un parent politicien proche du pouvoir. Ces faits justifient pleinement cette vision qu’ont les jeunes béninois de la politique, comme le confirme Léonce étudiant en deuxième année de géographie à l’Université de Parakou, « moi, je vais faire la politique quoi qu’il en soit. Tu travailles trente ans, à peine tu as une maison, or avec la politique tu peux facilement construire ta vie en si peu de temps sans assez de peines». Du coup, la politique se présente comme la meilleure porte de sortir de la précarité pour la jeunesse. Tous se ruent vers elle sans aucune vision politique. On veut juste satisfaire ses besoins de survie. Ainsi, on ment, on détourne, on vole, on fait du faux… pourvu qu’on n’y arrive. Et la jeunesse est devenue paresseuse dans son ensemble en attente de la moindre occasion pour s’arroger les biens publics sans se soucier du sort du peuple.

Que faire pour restaurer les valeurs?

Déjà le gouvernement de la rupture fait un bon pas. Les différentes actions en cours contre l’impunité constituent une solution pour ce problème. Car l’impunité avait dressé le lit à la corruption et au népotisme qui étaient érigés en règle. La poursuite des actions du genre avec impartialité pourra faire changer de mentalité à la jeunesse. La reconnaissance et la promotion des compétences dans tous les domaines doivent être de mise pour créer l’émulation au sein de couche juvénile. La règlementation du système partisan est obligatoire pour limiter la création anarchique des partis politiques sans idéologie ni fief. Et pour finir, l’urgence est de revoir les conditions d’organisation des concours afin de donner une égalité de chance à tous les béninois sans oublier de rendre le climat des affaires attrayant pour attirer plus d’investissements dans le pays, histoire de créer des emplois à la jeunesse.

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