Le député français Olivier Serva a surpris l’opinion publique en annonçant avoir acquis la nationalité béninoise, tout en restant parlementaire en France. À travers ce geste, l’élu d’origine guadeloupéenne entend dénoncer la montée inquiétante de la xénophobie et le recours systématique aux étrangers comme boucs émissaires dans le débat politique hexagonal.
Ancien co-rapporteur de la loi immigration sur le volet ultramarin, Olivier Serva critique ouvertement les propos du ministre démissionnaire de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qu’il accuse de stigmatiser les africains. « Je suis fier aussi d’être africain », a martelé le député, rappelant que l’histoire démontre l’injustice d’accuser l’Afrique des maux actuels de la France. Grâce à une disposition adoptée par le Bénin en 2024, permettant aux descendants d’esclaves déportés de recouvrer la nationalité béninoise, Serva a pu officialiser ce retour symbolique à ses racines. Des tests génétiques et recherches généalogiques ont confirmé son ascendance béninoise, ouvrant la voie à un décret présidentiel signé par Patrice Talon le 21 mai 2025.
En janvier 2025, à 51 ans, le député a découvert pour la première fois le Bénin, qu’il décrit comme un pays « en chantier, tourné vers l’avenir ». Pour Cotonou, cette double nationalité confirme la dynamique de rapprochement avec la diaspora africaine et les afrodescendants.
B.Y.F