Le mardi 29 juillet 2025 a marqué le lancement officiel de l'initiative nationale "Kaléidoscope" à Cotonou. C'est un projet mis en œuvre par la Coalition des Jeunes pour l'Avortement Sécurisé (Cojas) Bénin et Ngob avec le soutien financier du Réseau Mondial des Femmes pour la Santé Reproductive (Wgnrr), pour renforcer l'accès des femmes aux services d'avortement sécurisé et à la santé sexuelle et reproductive. Le lancement officiel s'est déroulé en présence de la directrice exécutive du Wgrr, du directeur de l'agence nationale des soins de santé primaire Blaise Guézo Mevo représentant le ministre de la santé, des Osc, structures intervenant dans le secteur de la santé et bien d'autres.
Samira ZAKARI
Au Bénin, 200 femmes meurent chaque année suite à un avortement clandestin. De même, les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (Dssr) de la femme continuent d'être bafoués face au poids des préjugés sociaux. Un tableau sombre qui a amené le gouvernement a adopté en 2021, une loi encadrant l'Interruption Volontaire de Grossesse (Ivg). Et c'est pour renforcer le combat du gouvernement et permettre aux femmes de jouir pleinement de leurs droits sexuels que l'initiative Kaléidoscope est née.
Selon Régina Aho, responsable de l'initiative Kaléidoscope à Cojas-Bénin, elle a pour objectif de, «renforcer l'accès à l'avortement sécurisé en s'appuyant sur le renforcement des systèmes de santé et la mobilisation des acteurs engagés. Aussi vise-elle à garantir un accès équitable, sécurisé et qualité aux soins d'avortement dans le respect des cadres juridiques nationaux». À travers les différentes actions qui seront mises en œuvre pendant les cinq ans prévus pour l'exécution de l'initiative, les organisateurs entendent renforcer les systèmes de santé, influencer les politiques publiques et mobiliser les jeunes et les femmes rurales.
La Directrice Exécutive (De) du Réseau Mondial des Femmes pour la Santé Reproductive (Wgnrr) Debanjana Choudhuri présente au lancement a présenté l'initiative Kaléidoscope au niveau mondial. À l'en croire, l'initiative Kaléidoscope au niveau mondial travaille sur les méthodes contraceptives, l'accès au service d'avortement chez les femmes et les filles. «Au niveau pays, nous allons travailler sous la tutelle du ministère de la santé en alignement avec les priorités du gouvernement. Nous allons former des agents de santé avec qui nous travaillerons. Nous allons créer des réseautages, des mouvements dans tout le pays, financer des projets», a-t-elle fait savoir.
À en croire, le représentant du ministre de la santé Blaise Guézo Mevo, le Bénin est pleinement engagé dans la promotion du statut de la femme et des Dssr. Et, «l'initiative Kaléidoscope vient renforcer le Programme d'Action du Gouvernement (Pag) notamment la loi 2021-12 relative à la santé sexuelle et reproductive. La mise en œuvre des actions contribuera à la réduction des décès maternels et surtout ceux liés aux avortements clandestins à risques». Il a, pour cela, réitéré l'engagement du gouvernement et surtout du ministère de la santé à accompagner les actions de l'initiative «tant que vos actions seront conformes aux objectifs».
Il faut noter que le Bénin est le premier pays de l'Afrique de l'Ouest où Kaléidoscope sera mis en œuvre.
