PRESIDENTIELLE DE 2021 : Doute sur l’alternance au pouvoir !

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Le paysage politique national s’assombrit à quelques mois de l’élection présidentielle de 2021. Modification à volonté du code électoral, instauration du ticket présidentiel et du parrainage, création d’une force spéciale de répression des troubles à l’ordre public et autres, autant de facteurs qui suscitent bien de questions sur le sort réservé à l’alternance.
Le 06 avril 2021, un nouveau chef d’Etat devrait remplacer l’actuel locataire de la Marina, Patrice Talon. Mais l’opposition semble capter des signaux lancés par la mouvance au pouvoir sur des aspects non négligeables. La désignation des maires et leurs adjoints par les partis politiques proches du pouvoir avec la modification expresse du code électoral pour contraindre les élus à rejoindre les rangs, est l’une des preuves que le Bénin sort progressivement de l’Etat de droit.
Cette volonté de corriger pour évoluer en situation de crise pourrait conduire le pays dans une incertitude postélectorale. Les différents actes déjà posés laissent perplexes en ce sens qu’ils constituent en eux-mêmes des freins pour une compétition ouverte à tous pour la présidentielle de 2021.
Le silence des institutions…
La cour constitutionnelle, garante de l’application des textes au Bénin malgré l’absence remarquée de certains de ses membres lors de la prise de ses récentes décisions, devrait se mettre au-dessus de la mêlée. A titre illustratif, l’instauration du ticket présidentiel et du parrainage. Jamais au Bénin, une telle idée n’a germé si ce n’est pour exclure de potentiels candidats. La brèche faite à un poste de vice-président de la République sans fonction et surtout le parrainage imposé sans consultation populaire pourrait contribuer davantage au clivage des couches de la société. La haute juridiction doit aller au-delà de la sagesse reconnue à ses membres pour mettre en confiance les béninois en laissant le jeu ouvert.
Le sort des députés/maires…
La guerre médiatique entre la deuxième personnalité de l’Etat et l’un des anciens bâtonniers sur la personne ou l’organe habileté à parrainer un présidentiable est la preuve de l’incohérence du système ou encore un ballon d’essai projeté pour recueillir les réactions. Les points de vue sont divergents et illustrent clairement l’incompréhension des lois votées. Les maires et les députés ne peuvent parrainer un candidat sans l’accord de leur parti, estime le premier par contre il revient aux maires et aux députés dans leur libre choix de parrainer celui ou celle qu’ils voudront, pense le second.
Cependant, le Bénin est un havre de pays, aujourd’hui et demain. Les politiques doivent l’incorporer afin de laisser une nation prospère à la nouvelle génération. Cela passe forcément par une alternance crédible au sommet de l’Etat avec des institutions fortes, gage de la vitalité de notre démocratie.

Spero AKOVOGNON

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