REFORME DE LA SUBVENTION DE L’ETAT AU SECTEUR DE LA CULTURE: Le Fac davantage éloigné des artistes ?

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REFORME DE LA SUBVENTION DE L’ETAT AU SECTEUR DE LA CULTURE

Le Fac davantage éloigné des artistes ?

Connue entre temps sous le nom de Fonds d’Aide à la Culture (Fac), la subvention de l’Etat au secteur de la culture a fait objet de grandes réformes sous le pouvoir de la rupture. Ainsi, la gestion du désormais Fonds des Arts et de la Culture (Fac) vise plus d’efficience et de parcimonie selon l’orthodoxie des finances publiques. Mais cette rigueur administrative du directeur Gilbert Déou-Malè semble éloigner davantage les artistes de ce qui a longtemps été une manne pour une bonne partie de la famille de la culture et des arts au Bénin.

Edouard ADODE

Le Fonds des Arts de la Culture (Fac) est cet instrument inventé par les gouvernants afin d’appuyer les activités culturelles et artistiques au Bénin. A sa naissance sous la dénomination de Fonds d’Aide à la Culture (Fac) ou le milliard culturel, cet appui du gouvernement a été très tôt transformé en Fonds des Amis et des Copains. Ainsi, l’argent était distribué en fonction des affinités qui existaient entre membres de la direction du Fac et les artistes qui le sollicitaient. Par conséquent, l’argent circulait effectivement, mais ne permettait guère l’atteinte des objectifs pour lesquels le Fac a été institué. Du coup, des artistes ou autres acteurs culturels sont devenus des commerçants laissant l’art et la culture pour lesquels ils sont appuyés.
De même, très tôt, le Fac a été transformé en fonds d’assistance aux artistes nécessiteux. Alors, pour un quelconque souci, les artistes ne font que se tourner vers ce fonds.
C’est pour mettre fin à cet état de choses que le pouvoir de la rupture a pensé réorganiser le Fac avec une orientation plus culturelle qu’humanitaire. Ainsi, avec la nouvelle formule du Fonds des Arts et de la Culture (Fac) dirigé par Gilbert Déou-Malè, l’argent n’est déboursé que pour des projets sérieux visant le développement culturel. Il n’est plus question de voir la célébrité de l’artiste pour lui débloquer de l’argent, mais plutôt la qualité du projet soumis et ceci dans le strict des règles des finances publiques.
Par conséquent, le nombre d’artistes et d’acteurs culturels impactés par le Fac semble s’amenuiser sous la rupture. Ce qui justifie la déception de bon nombre d’artistes. Puisque le monde culturel béninois étant fait en grand nombre d’acteurs analphabètes, il leur est difficile de monter des projets innovants qui peuvent booster la culture et les arts. Les projets les plus répandus dans cet univers étant faits de lancements d’albums, de demandes de financement pour la réalisation d’album ou la célébration d’anniversaire de carrière; les acteurs culturels ont encore du mal à inventer des activités de grands impacts. Ce qui certainement donne l’impression à la plupart de ces acteurs que le Fac est davantage éloigné d’eux.
Par ailleurs, Gilbert Déou-Malè doit redoubler d’ardeur dans la sensibilisation et l’accompagnement des acteurs culturels pour le montage de projets dignes tout en tenant compte des réalités sociologiques du monde artistique et culturel du Bénin.

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