REMISE DES RÉSULTATS DU COMITÉ D’EXPERTS AU CHEF DE L’ÉTAT,
Patrice Talon contraint à la révision de la constitution
.Le contournement du référendum se précise
Le vendredi 25 octobre dernier, le comité d’experts en charge de traduire en termes techniques les doléances de la classe politique issues du dialogue politique, a procédé à la remise au chef de l’État des résultats de leurs travaux. Ainsi, cinq propositions de lois sont faites, trois rectificatives et deux nouvelles. Par ailleurs, la mise en œuvre de certaines préoccupations de la classe politique impose au chef de l’État une révision de la constitution contre laquelle il se dit avoir de l’aversion.
Edouard ADODE
Le rapport du comité technique d’experts commis par le chef de l’Etat Patrice Talon en vue de traduire en termes techniques les différentes recommandations de la classe politique issues du dialogue des 10, 11 et 12 octobre dernier a été officiellement remis au président. Parmi les recommandations techniques faites certaines sont liées à la révision de la constitution notamment en ses articles 26, 42, 50 et 80 afin de régler définitivement la question de représentativité des femmes au parlement, l’alignement des mandants électifs en vue des élections générales à partir de 2026 et l’actualisation de la représentation nationale compte tenu de l’évolution démographique.
En recevant, le rapport des mains de la commission Sossa, le chef de l’Etat a clairement signifié qu’il a de l’aversion pour ce sujet qui à chaque fois qu’il est évoqué engendre assez de polémiques et de suspicions au sein de l’opinion publique. Raison pour laquelle, Patrice Talon annonce ne pas être prêt à promulguer une constitution révisée tant que les garde-fous nécessaires pour rassurer les uns et les autres ne seraient pas trouvés en amonts.
Cette réserve que formule le chef de l’Etat semble être bien justifiée compte tenu du contexte béninois qui fait douter tout le monde sur la bonne foi des uns et des autres quand il s’agit de révision de la constitution.
Cependant, au vue de la pertinence des propositions faites par le comité Sossa, on est tenté de croire que Patrice Talon sera contraint de promulguer cette constitution au cas où elle arrivait à être réviser puisque cette révision va dans l’intérêt de tous. Ainsi, en son temps ce que les politiciens ont rejeté par deux fois sous la 7e législature de l’Assemblée Nationale, sera imposé au chef de l’Etat afin de permettre à ces même politiciens de continuer à exister politiquement.
Alors, l’aversion du chef de l’Etat ne pourra donc pas arrêter la volonté de la classe politique apparemment décidée à mettre fin au mythe d’une constitution fétiche.
