La Commission des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) semble préoccupée par la situation entre le Bénin et le Niger, deux pays frères qui partagent plusieurs réalités. Cette situation faut-il le rappeler est née de l’application par le Bénin des décisions de ladite Cedeao intimant entre autres ordres, la fermeture des frontières avec le Niger après le putsch. Pour trouver une solution à ce différend qui a assez duré avec d’énormes conséquences sur les deux peuples, le parlement de la commission préconise un dialogue constructif entre les différentes parties. Mais en décidant d’agir ainsi, à cette situation qu’elle a elle-même provoquée, l’on se demande si la Cedeao ne joue pas au pompier après avoir mis le feu.
En effet, c’est en conformité à la décision de l’institution régionale qui a voulu sanctionner le gouvernement militaire du Niger pour le putsch perpétré, que le Bénin a fermé ses frontières du côté de Malanville. Choqué par la prise de position du Bénin dans cette situation, le général Tiani a décidé à son tour de maintenir ses frontières fermées, malgré que par la suite, la Cedeao a ordonné la levée de l’embargo exécutée par le Bénin. La Cedeao apparaît ainsi comme la source de la discorde entre le Bénin et son voisin du Nord.
Aujourd’hui, cette même Cedeao vient se proposer en médiateur d’une querelle qu’elle a provoqué sans pour autant reconnaître son tort. Mais que pourra-t-elle faire ? Le Niger qui a décidé de quitter la Cedeao pour rejoindre le Mali et le Burkina Faso dans l’Aes acceptera-t-il cette méditation ? Les questions restent posées.
Samira ZAKARI