TRESSE DREAD PAR LES HOMMES : Les « rastas’’ entre préjugés et incompréhensions

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Dans l’Afrique d’alors, le port de cheveux sur la tête était propre aux femmes qui avaient la latitude de les tresser ou non sans être jugées. Dans le rang des hommes, seuls les artistes de la musique surtout “reggae” étaient connus pour leurs cheveux dreads. Ceci pour s’identifier comme étant des descendants de la star jamaïcaine Bob Marley qui lui aussi de son vivant, était un rasta. Mais aujourd’hui, avec la modernité, l’on assiste, au Bénin à l’instar des autres pays africains, à une jeunesse audacieuse qui prend du plaisir à faire des tresses dread en dépit du jugement d’une société très conservatrice des valeurs et traditions africaines. 

Samira ZAKARI

Étudiant à l’Université d’Abomey Calavi (Uac), Mathias G. a fait des tresses dread sur la tête depuis 3 ans déjà. Une décision qu’il a prise par amour pour les dread. Aujourd’hui, la tresse des cheveux dread est devenue la grande tendance chez les hommes et pas seulement ceux du showbiz. Même des fonctionnaires y prennent du plaisir. Les téléspectateurs ayant l’habitude de suivre des chaînes ivoiriennes ont certainement déjà vu une fois devant leurs écrans, un journaliste présentateur du journal télévisé sur une chaîne privée avec des dread coiffés.

Le regard de la société

La tresse des dread par les hommes africains est une pratique à controverse malgré son ampleur dans la société. Pour certaines personnes interrogées dans la ville d’Abomey-Calavi, ce n’est pas bien vu que des hommes se tressent encore moins des dread. « Les hommes avec les dread mènent une vie de gangsters. De manière générale, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Quand je vois un garçon comme ça, je me méfie de lui », a témoigné Edwige Kouton, une aide-soignante.

Ses propos sont renchéris par un père de famille pour qui, un homme rasta, est un drogué. « La plus grande partie de ces hommes sont des drogués. Bob Marley de son vivant, il était un exemple de ce que je dis. Et après lui, les artistes comme Alpha Blondy sont des personnes qui se droguaient. Je ne peux pas permettre que mon enfant fasse cela », a-t-il clarifié. Les personnes arborant les dread se voient coller une étiquette de bandits à cause de la vie menée par les devanciers du mouvement rasta.

Par contre, certains citoyens ne trouvent aucun mal à ce qu’un homme porte des cheveux sur la tête. Pour cette catégorie de personnes, c’est une question de passion car disent-elles, il y a des hommes responsables qui le font parce qu’ils aiment bien. Ils n’ont aucun problème avec la drogue et autres stupéfiants. « L’habit ne fait pas le moine et la coiffure n’a jamais été une preuve de banditisme. Du moment où c’est tes propres cheveux, il n’y a aucun souci, tu peux les tresser comme tu veux. Même Jésus quand il était sur la terre, il avait des cheveux et ce n’était pas un problème », défend Corneille Kakpo, un jeune informaticien.

Brunelle Sacca de son côté dit plus aimer les hommes avec des dread. « Quand un homme a des dread et que c’est bien entretenu, j’aime bien. Ça m’attire, je n’ai aucun problème avec ça », défend-t-elle

Entre préjugés et incompréhensions de la société, les “rasta” font de lourds sacrifices pour vivre leur passion.

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