UNIVERS MEDIATIQUE DU BENIN : La première radio culturelle a 20 ans

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UNIVERS MEDIATIQUE DU BENIN

La première radio culturelle a 20 ans

.« Nous constituons une référence en matière de culture », dixit Soulémane Gbassidé

19 juillet 1999 – 19 juillet 2019. Cela fait exactement 20 ans que la radio communautaire Deeman Fm de Parakou a ouvert ses portes. Après ces deux décennies d’existence au service de la communauté, plusieurs prouesses ont été réalisées et des innovations apportées au fil des années. Dans une interview accordée à votre journal, le rédacteur en chef de ladite radio Soulémane Gbassidé fait le bilan des 20 ans d’existence de cette chaîne culturelle tout en revenant sur les défis qui restent à relever.

Wilfried AGNINNIN

Daabaaru : Faites nous une brève historique de la radio Deeman Fm

Deeman radio Fm est une radio communautaire. Elle est créée en juillet 1999 et a commencé par émettre le 19 juillet 1999. Deeman radio est créée par la commission nationale linguistique Baatonu qui est un creuset où les Baatombu se retrouvent pour discuter des questions de développement, de culture et régler un certain nombre de problème. A sa création il y avait institut culturel Baatonu qui était déjà opérationnel qui travaillait dans le sens de la promotion culturelle. Cet institut a accompagné à la création de la radio Deeman. Deeman radio Fm est née pour corriger l’injustice observée au niveau de la radio mère Ortb qui ne prenait pas en compte les préoccupations principales des Baatombu. Les promoteurs se sont dit que ce qui réunit un peuple c’est ça culture, et vous le savez la culture Baatonu est tellement riche. Deeman radio Fm est une radio thématique et de proximité.

Quel bilan pouvez-vous faire après 20 ans d’existence de cette radio ?

En terme de bilan, quand vous allez aujourd’hui dans les communautés Baatoonu, les gens se reconnaissent à travers cette radio et beaucoup d’entre eux que ce soit du côté des chefferies traditionnelles que des communautés locales. Ils se sont dit si Deeman radio Fm n’existait pas qu’il fallait la créer. Les gens se sont sentis concernés, touchés par les programmes que nous diffusons. Nous diffusons un programme culturel et thématique ce qui accrochent les auditeurs et en même temps ça a permis l’intégration sous régionale promue par la Cedeao.

Grâce à Deeman radio, il y a un sursaut, un réveil culturel dans le rang des peuples Baatoonu et Boo. Il n’y a pas d’organe dans le septentrion aujourd’hui qui puisse parler de culture sans copier Deeman radio. C’est vrai, nous ne pouvons pas tout faire, mais nous sommes prêts à faire davantage. Nous allons au-delà du Bénin par exemple au Nigéria pour des prestations et salutations diverses. Nous pouvons dire qu’il y a des jeunes frères ou des amis qui sont passés par Deeman radio qui se sont fait former et qui sont aujourd’hui dans les organes de presse nationaux et même internationaux. Tout cela fait notre fierté. Nous constituons une référence en matière de culture. Des professeurs d’universités, des touristes qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, viennent vers nous pour s’imprégner de ce que nous faisons. Nous sommes sollicités à chaque jour.

En termes d’innovations, qu’est-ce qu’on peut retenir ?

Je vais commencer par nos programmes que nous diffusions. C’est ici à Deeman radio, je n’ai jamais suivi au Bénin une telle initiative. C’est ici qu’on a crée la chronologique en langue Baatonu des faits de société, historiques, développés par un sage, un sachant endogène. Cette émission est même demandée par nos partenaires. La radio peut se réjouir aujourd’hui d’avoir son site internet www.deeman.com sur lequel nous diffusions nos programmes. Nous avons également des matériels qui répondent aux normes. Nous couvrons la commune de Parakou, Tchaourou, N’Dali, Péréré, une bonne partie de la commune de Nikki jusqu’à la hauteur de Biro, Sinendé jusqu’à la hauteur de Sikki, une partie de la commune de Bembéréké jusqu’à la hauteur de Biro. Donc nous avons un large rayon de diffusion. Nous avons une meilleure qualité de son comparativement aux autres radios. La radio Deeman Fm dispose aujourd’hui d’une page facebook sur laquelle nous diffusons nos programmes. Nous émettons désormais de 6h à 00h.

Quels sont les défis à relever ?

Nous sommes dans la logique de nous passer de la Sbee afin de ne pas être dépendant de cette société. Donc nous sommes en train de penser à une énergie renouvelable c’est-à-dire les panneaux solaires. En un mot le défi à relever c’est l’autonomie énergétique. Parce que la Sbee n’est plus stable, les coupures d’énergie électrique viennent à tout moment sans aucune prédisposition. Autre défi également c’est le renforcement du personnel, nous faisons beaucoup avec peu de personnel. Il faut donc étoffer le personnel. Deeman radio Fm aspire également à une chaîne de télévision. Parce qu’on a constaté que les images convainquent plus que les sons.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Nous avons de difficulté à pouvoir convaincre les partenaires en ce qui concerne le prix des prestations. Nous, nous sommes différents des autres radios. Nous sommes une radio communautaire et les autres elles sont commerciales. Nous ne sommes pas payés en fonction de la qualité du service fourni. Alors que notre rayon de couverture est large. Notre premier rôle c’est de servir la communauté et non de s’attendre à un bénéfice. On n’a pas un parrain politique qui subventionne la radio. Nous fonctionnons à l’aide des dons et autres bonnes volontés de la part de nos auditeurs. L’instabilité de l’énergie électrique et des réseaux Gsm.

Votre mot de la fin

20 ans ça m’étonne en tant que journaliste et faisant partie des tous premiers journalistes de Deeman radio Fm. J’ai vu les gens passés, évolués. 20 ans c’est un peu comme si c’était hier, le temps est passé assez vite. On a eu la chance de former plusieurs personnalités. Par exemple Aurélie Adam Soulé Zoumarou l’actuelle ministre de l’économie numérique et de la communication. Elle est passée par la radio. Nous constituons une référence c’est ça qui fait notre force. Beaucoup de chose reste encore à faire car le terrain culturel est encore vierge. Nous saisissons l’occasion pour saluer nos partenaires techniques et financiers et tous ceux qui ont contribué à la création de cette radio.

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