29 ANS APRES LA CONFERENCE DES FORCES VIVES DE LA NATION,
Vers la caducité des acquis?
Il y a 29 ans, la conférence des forces vives de la Nation ouvrait ses portes à l’hôtel Alédjo. Ces assises qui ont permis à un nouveau vent de souffler sur la nation béninoise restent un exploit historique sur le continent noir. Ces assises nationales se sont débouchées sur de grandes résolutions qui ont changé le cours de l’histoire politique du Bénin. Ainsi, le marxisme léninisme a cédé sa place au renouveau démocratique et le multipartisme intégral.
Si au plan institutionnel, ces acquis continuent de faire la fierté des béninois, dans la pratique les fruits semblent ne point tenir la promesse des fleurs. La constitution qui est le produit principal de cette conférence a d’ailleurs montré ses limites. Ce qui s’exprime par les nombreuses tentatives de sa révision qui n’ont point prospéré jusqu’à présent.
Quant à la démocratie, l’option prise par les forces vives de Nation lors de cette conférence, elle a dressé le lit à toutes sortes de dérives laissant nostalgiques ceux qui ont vécu la période de la révolution du général Mathieu Kérékou. Cette démocratie fut même qualifiée par l’ancien chef d’Etat Boni Yayi de « Nescafé ». Les valeurs cardinales d’une nation ont déserté le forum, favorisant les détournements à grande échelle, la corruption et la désacralisation du pouvoir de l’Etat. La politique est devenue le rempart des personnes peu vertueuses.
Après 29 ans, la conférence des forces vives de la Nation a fini de faire ses preuves. Il urge alors de repenser les bases de la Nation béninoise pour la construction d’un pays où il fera bon vivre, où le respect du bien public sera la chose la mieux partagée.
Edouard ADODE