PROBABLE INTERVENTION MILITAIRE DE LA CEDEAO AU NIGER : Des avis partagés dans le rang des nigériens vivant au Bénin

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Le Président Mohamed Bazoum du Niger a été renversé par un coup d’état militaire le 26 juillet 2023. Séquestré dans le palais présidentiel, la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de rétablir l’ordre constitutionnel en demandant sa libération. Ceci à travers une probable intervention militaire après des négociations. Cette crise politique ne laisse pas indifférents les nigériens vivant au Bénin notamment à Parakou. Ils apprécient la situation, les difficultés rencontrées depuis le coup d’Etat tout en proposant des pistes de solutions. Les avis sont partagés dans cette tribune libre réalisée le lundi 21 août 2023. Lisez Plutôt.

Clarisse TAMPÉROUTÉ (Stg)

Issiaka Soumanou Adam

« Je pense que la Cedeao ne devrait pas prendre ces sanctions aussi dures contre le Niger. Le Niger avait des problèmes bien avant le coup d’Etat, mais la Cedeao n’a jamais envisagé envoyer ses troupes pour aller lutter contre les djihadistes. Aujourd’hui, les nigériens ont décidé de changer leur président et la Cedeao pense que ce n’est pas ça et qu’il faut nécessairement maintenir le même président. Donc moi, je pense que la Cedeao n’a aucune raison d’envoyer les militaires au Niger. Les camions sont stationnés à la frontière du côté Niger avec nos conteneurs donc toutes les pénalités sont à notre charge. Du coup, je ne sais même plus à quoi sert la libre circulation prônée par la Cedeao. Il faut que les civils soient libérés, je prie qu’ils libèrent la population. Je souhaite qu’ils fassent le dialogue, qu’ils fassent la médiation avec les militaires au Niger afin de permettre au peuple de vaquer à leurs occupations tranquillement».

NIGER : La Cedeao dit non à une transition militaire

Idrissa Alahoma

« L’intervention militaire n’a pas de sens, parce que au moment où il y a avait la crise au Niger, la Cedeao n’est pas intervenue. Les difficultés sont énormes, les frontières sont bloquées, il n’y a pas d’activités on est là. Tout est au ralenti. La Cedeao doit revoir ses sanctions, on ne peut pas condamner tout une nation comme ça. Car cette punition n’est pas pour le président, c’est pour toute l’Afrique»

Moussa Boubacar

«Concernant l’intervention militaire, je ne sais même pas si c’est fait pour le peuple ou bien pour la démocratie. Sinon ce n’est pas pour la population, ça va déstabiliser tout le pays. Il y a la galère et nos activités sont bloquées partout. Même nos familles qui sont là-bas, c’est difficilement ils arrivent à trouver de l’argent pour faire leurs activités. Et chez nous aussi tout est bloqué, c’est vraiment difficile pour leur envoyer quelque chose. Les présidents de la Cedeao n’ont qu’à revoir leur décision. Les produits alimentaires sont bloqués au niveau des frontières. Ce n’est pas avec la force et de telles sanctions qu’ils pourront arriver à une conclusion parfaite. La Cedeao doit chercher à sauver l’intérêt de la population et non l’intérêt de quelqu’un d’autre».

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Ben Aliou

« Je pense que c’est une mauvaise idée de la part de la Cedeao. C’est parce qu’ils ont un grand intérêt au Niger qu’ils exigent une intervention militaire pour ramener Bazoum. , au Tchad il y a eu coup d’Etat, au Mali et Burkina-Faso aussi. Je pense que la Cedeao doit mieux réfléchir pour ramener la balle à terre. Déjà à travers la fermeture des frontières, vous même vous verrez que l’oignon est devenu cher. Avec tout ce qui est stoppé au niveau de la frontière, c’est la population qui en souffre. Ce n’est ni Bazoum, ni les français. Les autorités doivent mûrement réfléchir pour pouvoir prendre une décision et voir s’ils peuvent négocier pour apaiser les choses».

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