DECOUVERTE : Nana Tépa, un talent à l’état naturel « Je n’imagine pas ma vie sans elle. Je suis très amoureuse de la musique », dixit l’artiste

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DECOUVERTE

Nana Tépa, un talent à l’état naturel

« Je n’imagine pas ma vie sans elle. Je suis très amoureuse de la musique », dixit l’artiste

Elle chante Dieu, l’amour, l’enfant, la vie et bien d’autres sujets. Elle fait de la rumba et de la world musique. Elle est originaire de l’Atacora dans le Nord Bénin, précisément de Pèporiyakou, village situé à quelques 10 kilomètres de Natitingou. Elle, c’est Irma Yontoun Tépa alias Nana Tépa, artiste chanteuse béninoise. Elle livre ici son début dans le monde de la musique, de ses projets à court, moyen et à long terme. Ce qu’elle pense de la musique au Bénin et de la gestion du Fonds des Arts et de la Culture ne seront pas du reste. Lisez plutôt.

Daabaaru : Pourquoi Nana Tépa comme nom d’artiste?

Nana Tépa : Nana, c’est le diminutif d’un pseudonyme qui m’a été donné depuis que j’étais enfant. La petite histoire est qu’à Natitingou, ma famille et moi vivions près d’un marécage. Donc à chaque fois, il y avait des croassements de grenouille qu’on attendait. Il parait que quand j’allais à quatre pattes, chaque matin quand je me réveillais, je me mettais à la terrasse pour imiter le croassement des grenouilles en disant ”Kouna Kouna”. Par la suite, mes parents ont commencé par m’appeler Kouna Kouna. Il parait que c’était un geste que je faisais chaque matin, et par la suite c’est devenu Nana. Nana, c’est le diminutif de Kouna qui n’a rien à avoir avec mon vrai prénom. Jusqu’au aujourd’hui à la maison, c’est Nana on m’appelle. Donc j’ai gardé le surnom comme mon nom d’artiste parce que ça me plait bien. Tépa, c’est mon patronyme, c’est mon nom de famille. Voilà l’histoire de Nana Tépa

Dites-nous comment êtes-vous arrivée à la musique?

D’abord, je suis une mélomane. Et depuis le primaire, j’aimais la chose culturelle. Donc quand il y avait des invités à l’école, mes maîtres me sollicitaient toujours pour chanter et accueillir des gens. Au collège, je participais aux journées récréatives. J’étais même choisie pour représenter le collège pour les concours inter-collèges. C’est le cas du Ceg Gbégamey-Pahou où j’ai fait mon second cycle. Le déclic au fait, c’est quand j’ai intégré le Tchenga’s groupe. C’était un groupe de musique à Natitingou dont le Co (chef d’orchestre) s’appelle Clotaire Yoro. J’ai été appelée par le pianiste du groupe qu’on appelle Tchando Claude. C’est lui qui m’a fait signe. Il a voulu que j’intègre le groupe parce qu’en son temps, on a fait les chorales et il s’est dit que je pouvais apporter quelque chose au groupe. Donc, c’est comme cela que j’ai intégré le Tchenga’s groupe en 2012. Le Tchenga’s groupe est un groupe de musique dont la spécialité était du Jazz. C’est par ça on s’identifiait en son temps. Le groupe donnait de prestation live tous les vendredis et samedis dans un cadre, le cabaret qu’on appelait Jazz Tata. Avec ce groupe et la rigueur du Co Clotaire Yoro, j’ai beaucoup travaillé. J’ai copié tout un univers musical, de classique, de musique béninoise, de musique africaine, mais européenne, parce que c’est un cadre que les touristes aimaient beaucoup. Donc quand les touristes venaient, ils ne s’ennuyaient pas du tout. Avec le Tchenga’s groupe, j’ai beaucoup travaillé et par la suite j’étais devenue la chanteuse principale du groupe. On était aussi sollicité pour animer les cérémonies de mariage et autres. Donc voilà, c’est comme ça je suis venue à la musique. Et en dehors des interprétations que je faisais avec mon groupe, j’ai commencé par composer mes propres chansons et quand je les soumettais au Co du groupe, lui les arrangeait et on les passait. Je jouais mes propres chansons pour les soirées à Jazz Tata. Donc avant que je ne les enregistre, les gens ont commencé par aimer, ce qui m’a encouragé à continuer par faire mes propres chansons. Par la suite, le Tchenga’s groupe a quitté Jazz et j’ai décidé de faire ma carrière solo. Donc professionnellement, j’ai commencé ma carrière en 2015.

Parlez-nous de votre cursus scolaire et académique.

J’ai fait mon primaire à Natitingou à l’Ecole Primaire Publique de Yokossi. J’ai fait le secondaire premier cycle au Ceg 2 de Natitingou. Et second cycle je l’ai fait à Cotonou au Ceg Gbégamey. J’ai fait une formation en infirmerie à l’Eniab de Parakou. J’ai un Bac B. Je me suis inscrite en sociologie à l’Université d’Abomey-Calavi.

C’est quoi la musique pour vous?

La musique pour moi, c’est ma vie, c’est ma moitié, elle me console, elle me divertit, elle me donne la joie de vivre au quotidien. Je n’imagine pas ma vie sans elle. Je suis très amoureuse de la musique.

C’était quand votre première apparition et qu’avez-vous ressenti ce jour là ?

Ma première apparition, c’est en 2015 quand j’ai lancé mon premier single Pan’Tori. Ce que j’ai ressenti, j’étais vraiment contente d’avoir libéré quelque chose et au moment, je me disais que je viens d’annexer une grande responsabilité à ma vie surtout que je n’ai pas de producteur. Donc, je savais désormais que je devrais serrer la ceinture pour y arriver.

Combien d’album et titres avez-vous déjà?

Je viens de lancer mon premier album. Avant ça en 2016 j’ai fait une collaboration avec l’artiste Boroko Cheramy dans un autre genre musical, la rumba. En 2017, j’ai sorti mon deuxième single “Boumaya mari”. En 2018, j’ai sorti le clip de la chanson Boumaya mari. Cette chanson a été sélectionnée dans Bénin Top 10 du mois de novembre 2018. Dans la même année, j’ai sorti le troisième single intitulé mon Dieu. Et en 2019, j’ai sorti l’album même. L’album s’appelle Pan’Tori. Il a sept titres.

Quelles ont été vos collaborations avec les autres artistes ? Ou combien de collaborations aviez-vous effectuées?

Pour le moment, je n’ai fait qu’une seule collaboration avec l’artiste béninois Boroko Cheramy dans un autre genre musical, la rumba, parce que je peux faire tous les genres musicaux. Mais j’ai décidé de m’affirmer beaucoup plus dans du tradi-moderne et de la world music. D’autres collaborations viendront par la suite et c’est en cours. Certainement dans le prochain album

Quels sont vos projets à court, moyen et à long terme?

D’abord la promotion de l’album à travers les chaînes de radios et télévisions. C’est des spectacles live sur le plan national. C’est bientôt de nouveaux clips des chansons de l’album. C’est aussi la promotion sur le plan international à travers la mise en ligne de mes chansons. C’est bientôt des festivals dans la sous région et en Europe également.

Vivez-vous pleinement de votre métier ou bien vous avez d’autres activités parallèles?

Vous savez, la musique au Bénin n’est pas encore au top. La chaine musicale, n’est pas encore bien structurée. Comme beaucoup d’autres artistes j’essaie de joindre les deux bouts.

Que pensez-vous de la musique au Bénin comparativement aux autres pays?

On a de la matière. Les artistes ont de la matière au Bénin. Les doyens ont travaillé en son temps et même les jeunes aujourd’hui font du bon travail. Il y a beaucoup d’artistes qui font du bon boulot au Bénin. Mais pourquoi ça ne prend pas contrairement aux pays voisins, Côte d’Ivoire, Nigéria voisin et même le Togo, où ça marche. Je crois qu’on doit revoir la politique de gestion des artistes. Il y a une mauvaise gestion de ces artistes. Et ce que nous sortons, il n’y a pas l’industrie musicale au Bénin. L’industrie musicale c’est tout une chaine, producteur, manager, directeur artistique. A part ça, on n’a pas un marché de consommation de nos produits au Bénin. Les autres ont déjà ça, voilà pourquoi ça marche. Il faut que nos gouvernants prennent une décision, ça doit venir du haut niveau. Parce que quand les décisions sont prises, quand les lois sont votées, il y aura forcément une application et forcément il y aura d’impact. Il y a de la matière. Il faut juste revoir la politique de gestion pour que notre musique aussi impact les autres pays. On a la facilité de consommer les autres produits et pourquoi pas nous ? Produire un artiste, c’est de l’investissement. Et l’artiste est obligé parfois de travailler dans un cercle restreint.

Un mot sur la gestion au sein du Fonds des Arts et de la Culture (Fac)

L’équipe actuelle est en train de faire des efforts pour quand même satisfaire les artistes. Parce que ça s’est fait sentir dans le monde culturel. Il y a un changement. On a senti d’avancement dans ce domaine. J’exhorte l’équipe à continuer ainsi et à encore plus satisfaire les artistes parce que c’est un ouf de soulagement quand l’artiste est soutenu pas le Fond des Arts et de la Culture. Merci à l’équipe actuelle.

Quelles sont les difficultés que rencontre Nana Tépa dans la musique?

Déjà du fait qu’il n’y ait pas une industrie musicale au Bénin. Donc c’est difficile pour moi. Actuellement, je fais une auto production. J’ai peu de soutien. J’investis beaucoup dans mon art et je n’ai pas encore le retour qu’il faut. Je souhaiterais avoir beaucoup de soutiens.

Quels sont les divertissements de Nana Tépa?

Mes divertissements sont la musique, le cinéma, le sport et la lecture.

Votre mot de la fin

Merci à vous pour la considération. Merci à toute l’équipe du quotidien Daabaaru. Je dis également merci à tous ceux qui me soutiennent. Quant à la musique béninoise, j’ai foi que nous allons étonner le monde comme ce fut le cas du football récemment. Merci également à mes fans. Abonnez vous sur ma page facebook, Nana Tépa officiel, et abonnez vous également à ma chaine youtube Nana Tépa, vous aurez mes œuvres. Voilà, merci

Propos recueillis et transcrits par Wahabou ISSIFOU

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