AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DE LA FEMME DANS LA COMMUNE DE MALANVILLE : Les nobles ambitions de Djamilatou Sabi Mohamed

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AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DE LA FEMME DANS LA COMMUNE DE MALANVILLE

Les nobles ambitions de Djamilatou Sabi Mohamed

. Zoom sur l’amazone de Tassi Ganda

Diplômée d’une maîtrise en droit privé Djamilatou Sabi Mohamed, est une amazone qui fait partie des femmes élues conseillères communales dans la mandature qui s’achève. D’Animatrice De Territoire (Adt) passant par plusieurs postes comme celui de Directrice Exécutif de l’Ong Talkafaba, elle aboutit ainsi à la politique en 2004. Cette brave femme s’est battue corps et âme pour s’imposer dans la société grâce à son ambition, celle de défendre les droits de toutes les femmes en particulier celles de Malanville. Candidate sur la liste de l’Union progressiste, elle reste une pierre précieuse pour la commune de Malanville avec de nobles ambitions pour celle-ci.

Huguette LAWANI (Stg)

Daabaaru : Vous avez commencé la politique depuis 2004, dites nous comment vous y êtes parvenue ?

Djamilatou Sabi Mohamed : D’abord j’ai eu deux motivations. La première motivation était que je me suis dit lorsqu’une femme n’est pas dans les instances de prise de décision, elle ne pourra pas penser aux autres femmes parce que seule la femme peut décider pour les autres femmes. J’étais à l’université quand on a constaté que les filles de ma commune n’étaient pas représentées à l’université, on était seulement deux donc c’est là j’ai pensé à rédiger un mini projet pouvant aider les filles dans les travaux dirigés pour qu’on ait des filles qui émergent vers l’université. Et c’est là, après la rédaction du projet, nous avons tapé à toutes les portes, c’est seulement l’honorable Issa Salifou qui a répondu favorablement. Donc après cette étape, c’était en 2007, en 2009 nous avons encore regardé et nous avons dit, mais qu’est-ce qui fait que ça ne va pas. Ça va un peu mais il fallait quand même quelque chose, c’est là j’ai constaté que les filles des villages qui avaient leur Cep, n’avaient pas les moyens pour résider au centre où elles doivent continuer leurs études. Et c’est là j’ai pensé à la création des foyers. Également à ce niveau c’était Issa Salifou seul qui a répondu favorablement. Il nous a octroyé des foyers où les enfants de la commune plus précisément les filles vont habiter pour continuer leurs études. Et c’est là je me suis dit tient s’il y a un leader qui pense au développement de ma commune, mieux vaut vraiment faire la lutte, faire chemin avec ce leader et c’est comme ça que je me suis lancée en politique. A chaque fois qu’il vient, j’étais à ces côtés s’il veut la mobilisation.

Comment vous en êtes arrivée de la rédaction d’un projet pour convaincre un homme politique à devenir aujourd’hui une femme politique ?

Effectivement, ce n’est pas chose facile, et ce n’est pas chose gagnée d’avance. Je dirai que j’ai pu d’abord me faire confiance et j’ai établi un lien de confiance entre mon leader et moi. Alors dès que je me suis lancée en politique, il y avait une formation en politique, une formation Pipa. C’était une formation internationale, il fallait envoyer les gens, les députés qui étaient représentatifs a l’Assemblée allaient dégager une personne. Alors là mon leader m’a fait confiance et m’a envoyée pour cette formation où j’ai décroché un diplôme international. La formation a duré trois ans, donc à chaque fois que je reviens je faisais la restitution auprès de mon leader et également auprès des autres. Et c’est là je disais: à travers l’arène politique béninoise et l’arène des autres pays également que d’ailleurs, cette formation m’a permis de comprendre, la seule chose qu’on reprochait pour le parti Upa, c’était que le genre n’était pas pris en compte. Et c’est là, Salifou demanda mais combien faut-il pour que le genre soit pris en compte. C’est là, je lui ai dit que ce n’est pas question d’argent, il suffit juste de positionner les femmes sur vos listes, il a dit c’est tout et j’ai dit oui. Donc c’est là pour les élections passées, la mandature actuelle, il m’a positionné, donc j’ai été conseillère. Vu les activités franchement que je mène sur le terrain, je ne suis pas en train de me glorifier, je puis vous dire que j’ai établi également une confiance entre d’abord la population et moi et également mon leader, ce qui m’a valu la première place que j’occupe aujourd’hui.

Beaucoup de femmes comme vous rêvent d’arriver à ce niveau en politique, qu’est-ce qu’elles doivent faire aujourd’hui pour arriver à l’étape où vous êtes et aller plus loin ?

Le conseil que je peux donner aux autres femmes, c’est le courage d’agir. Oui, le courage d’agir parce que une femme pour être leader ce n’est pas facile, ce n’est vraiment pas facile surtout dans nos localités où la religion bat son plein, franchement, si tu ne t’y mets pas ce n’est pas facile. Et c’est en ça je les exhorte vraiment à avoir beaucoup de courage et il faut qu’elles se disent que dès qu’elles se sentent menacées, elles doivent persévérer. Elles doivent se dire qu’ il faut que je sois dans ces instances de prise de décision pour pouvoir parler à haute voix pour que les gens puissent savoir qu’elles sont réellement nos problèmes, qu’est-ce que nous voulons réellement parce qu’aujourd’hui personnes ne peut parler à la place des femmes, il faut des femmes, il faut des braves femmes pour hausser la voix pour pouvoir parler et dire ce qu’elles veulent, ce qu’elles ressentent. Je leur souhaite vraiment du courage, et je sollicite toutes les femmes à être vraiment dans les instances de prise de décision.

Le projet de Perf à travers le consortium Baani vous appuie également pour renforcer vos capacités en leadership féminin, qu’est ce que vous avez gagné de ce projet et quels sont vos mots à l’endroit des partenaires de ce projet ?

Je pense qu’à travers le projet Perf, à travers l’UFeC Abc dont je suis membre, nous avons beaucoup bénéficié et comme vous venez de le dire tantôt nous avons bénéficié d’assez de formation. Aujourd’hui, il y a des femmes tout comme moi, avant je n’avais pas la facilité de m’exprimer publiquement mais aujourd’hui sans crainte à cause des formations que nous avons reçues, sans crainte j’arrive quant même à me débattre, à dire tout ce que je veux en public. Nous avons assez de formation et pour ça ils nous ont vraiment aidées. La manière dont il faut se conduire en politique, la façon de mobiliser et de garder son électoral, tout ça nous l’avons eu grâce au Perf et c’est le moment vraiment pour moi de remercier les partenaires qui nous ont aidées et qui continuent de nous aider.

Vous êtes première positionnée en tête de liste, ce n’est pas le cas dans plusieurs circonscriptions électorales, quel mot à l’endroit des hommes politiques, ceux-là qui aujourd’hui décident de qui va être positionné pour que désormais les femmes soient prises en compte?

Ce que je peux dire à ces hommes, je les exhorte vraiment à faire confiance en la femme parce qu’aujourd’hui il faut placer la femme à un niveau donné pour voir réellement de quoi elle est capable parce que nous avons des compétences cachées, parce que nous n’avons pas la chance de les montrer, de les valoriser, alors j’exhorte vraiment les hommes à nous faire confiance et à nous mettre à des places, à des positions données pour pouvoir voir. Aujourd’hui ce n’est pas que nous cherchons le devant, non, nous voulons travailler en collaboration avec les hommes, ce n’est pas que nous allons prendre la tête et dégager les hommes, non, non. On dit souvent que derrière une grande femme il y a certainement un grand homme ou derrière un grand homme il y a une grande femme.
Donc c’est ensemble que nous allons évoluer. Donc faites-nous confiance les hommes nous n’allons pas vous décevoir.

Votre mot de la fin

Mon mot de fin, vraiment je dirai merci, merci aux partenaires, merci à l’UFeC Abc grâce à qui je suis ici devant la télévision et merci à l’honorable Issa Salifou, le grand baobab, franchement je lui dois tout parce que grâce à lui la commune de Malanville a connu pour la première fois le positionnement d’une femme d’abord sur les listes, je veux parler de la mandature actuelle et également du jamais vu le positionnement d’une femme en tête de liste. Ça là franchement je lui tire chapeau et je voudrais qu’il sache que jamais il ne sera trahi, jamais il ne doutera de la confiance qu’il a portée à une femme. Nous allons travailler ensemble et les résultats vont sortir. Je m’en voudrais de ne pas remercier mon cher époux qui m’a tout le temps supportée en politique comme dans mes activités de terrain. Franchement, je lui tire chapeau, ce n’est pas donné à tout homme de voir sa femme voyager à tout moment, être avec des hommes dans la politique, je lui dis merci et merci une fois encore.

Propos recueillis par Wahabou ISSIFOU, Transcription Huguette LAWANI.

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