30 ans de réclusion criminelle et interdiction de séjour au Bénin à sa sortie de prison. C’est le verdict de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) de ce mercredi 31 mai 2023, contre un ressortissant burkinabè accusé d’appartenir à une organisation terroriste. Le condamné avait été arrêté dans le parc national de la Pendjari.
Après deux années passées en détention dans une prison du Bénin, le burkinabè A.L, connaît désormais son sort. Il a été reconnu coupable des faits d’appartenance à une organisation terroriste par le procureur de la Criet. Les juges de la cour s’étaient déclarés incompétents dans ce dossier lors de la première audience, avant de transmettre le dossier devant la commission d’instruction de la Criet. À l’ouverture du procès ce mercredi 31 mai, le juge Guillaume Lally a évoqué les faits reprochés au jeune homme âgé de 27 ans. Selon les récits, il a été interpellé par des rangers dans le parc de la Pendjari en 2021 lors d’une patrouille.
L’équipe des soldats de la brousse est tombée sur un groupe de trois individus armés, à moto. Durant les échanges de tirs, l’accusé a été blessé et capturé, mais ses deux partenaires ont réussi à s’échapper. »Libre Express » a renseigné que deux armes de guerre, une radio de communication, 151 munitions, une lunette de tir, six chargeurs et deux motos ont été saisis lors de l’opération. Après donc les soins dans un hôpital de Tanguieta dans l’Atacora, l’individu a été remis aux autorités judiciaires pour la suite de la procédure. Devant la cour des céans, l’accusé qui a fait sa déposition dans une langue locale du Bénin a nié les faits à lui reprochés. Il affirme que les armes retrouvées en sa possession appartiennent à des amis, qui eux sont des membres d’un groupe terroriste. Il a tout de même reconnu faire du repérage de ressortissants blancs pour des projets de kidnapping.
Le parquet spécial de la Criet, représenté par le Procureur Armand Hounguè a rapporté que l’accusé avait reconnu les faits tout au long de l’enquête. Des vidéos de propagande terroriste ont été retrouvées sur des cartes mémoires saisies chez l’accusé. Il est également formé au maniement des armes. Le parquet spécial a requis une peine de 30 ans d’emprisonnement ferme contre le mise en cause. L’avocat de la défense a plaidé pour la clémence, mais la cour a confirmé la réquisition du parquet spécial et a condamné le prévenu à 30 années de réclusion criminelle, avec une interdiction de séjour au Bénin après exécution de sa peine.
En prison depuis 2021, l’homme reconnu d’appartenir à un groupe terroriste retourne en cellule pour purger les 28 ans restants.
Florent YAMA