Lors de son investiture en mai 2021 pour son second mandat constitutionnel, le Président Patrice Talon avait fait une grande annonce aux béninois. En effet, face à la communauté nationale et internationale, le chantre de la rupture a fait savoir que son second quinquennat serait placé sous le signe du “hautement social”. Une annonce qui en son temps, a fait renaître le sourire sur le visage des béninois, visiblement éprouvés par le serrage des ceintures subi lors du premier mandat du compétiteur né. Cependant, au regard de la cherté de la vie et de la menace terroriste, l’on est en droit de dire que le “hautement social” du président Patrice Talon est mis à rude épreuve.
Lire aussi : PAG 2021-2026 : Du hautement social pour les travailleurs
Faut-il le rappeler, dès son arrivée en 2016, Patrice Talon a soumis les béninois à un mode de vie assez particulier fait de réformes corsées et audacieuses auxquelles ils n’étaient pas habitués. Toute chose ayant fait objet de grincement de dents et de forte critique. C’est donc pour baisser un peu la température et apaiser les cœurs que le numéro 1 des béninois a promis un lot d’actions social pour son second mandat. Mais quelques mois après la mise en place du nouveau gouvernement du second mandat de Patrice Talon, les béninois semblent vivre le contraire de la parole donnée. Toute chose qui amène à se demander si la chance est toujours du côté de Patrice Talon.
La réalité du terrain
Depuis plusieurs mois, le pays est traversé par une morosité économique sans doute favorisée par la pandémie du coronavirus qui dicte sa loi depuis 2019. De même, la vie est de plus en plus chère avec la flambée galopante des prix des produits de première nécessité. Curieusement, le prix des produits locaux tels que le maïs, le soja, le gari produits par les vaillants agriculteurs dame le pion à ceux importés. Du coup, le panier de la ménagère a complètement perdu son poids normal. Les béninois désespérés par cette situation insupportable crient au secours. De son côté, le gouvernement a très tôt pris des mesures pour renverser la tendance et soulager les peines des populations qui ont désormais de la difficulté à s’offrir régulièrement les trois repas quotidiens. Mais sur le terrain, c’est toujours le statu quo, la cherté de la vie est une réalité. Ce qui a amené d’ailleurs les responsables des confédérations syndicales du Bénin à sortir de leur mutisme et interpeller le gouvernement sur la situation de précarité que vivent les béninois. Selon ces responsables syndicaux, la vie n’a jamais été aussi chère au Bénin.
À cette situation de cherté de la vie vient s’ajouter celle de la menace terroriste qui autrefois était connue par les béninois à travers les pays de la sous-région. Mais depuis décembre 2021, le Bénin notamment la partie nord du pays est la cible des terroristes qui ont ôté la vie à des dizaines de béninois à travers des frappes sur le terrain. La dernière attaque en date perpétrée au parc W dans le département de l’Alibori a coûté la vie à huit personnes, dont un français. Les populations des localités attaquées vivent désormais avec la peur au ventre, car leur paix est menacée par ces hommes sans foi ni loi. Les efforts déployés jusque-là par les forces de l’ordre avec le soutien du gouvernement n’ont pas encore réussi à repousser ces terroristes qui continuent de semer la terreur.
Au regard de ces événements tristes et dont la fin proche est incertaine, l’on se demande si Patrice Talon pourra respecter la parole donnée à ses compatriotes qui, sans doute, sont déjà à bout de souffle avec la succession de ces événements malheureux qui jonchent son mandat annoncé “hautement social”
Le Dieu de la chance a-t-il abandonné le compétiteur né? Bien malin qui pourrait répondre à cette question. Au demeurant, Patrice Talon doit revoir les stratégies mises en œuvre aussi bien pour le phénomène du terrorisme que pour la cherté de la vie pour reconquérir le cœur de ses compatriotes.
Samira ZAKARI
