CHOIX D’UNE FORMATION APRES L’OBTENTION DU BACCALAUREAT : Les bacheliers entre illusion et méconnaissance des réalités du marché de l’emploi

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Les candidats à l’examen du baccalauréat session unique de juin 2021, ont été fixés sur leur sort depuis le mercredi 14 juillet dernier. Ainsi, les apprenants ayant tiré leur épingle du jeu piaffent déjà de joie et d’impatience de découvrir l’Université. Si bien que le système éducatif de plusieurs pays d’Afrique notamment le Bénin est caduc et n’offre pas la possibilité aux étudiants diplômés de trouver un emploi, le choix des filières reste un facteur déterminant pour l’avenir des bacheliers qui souhaitent poursuivre leurs études supérieures. Cependant, opérer un choix judicieux pour une formation à l’université n’est toujours pas aisée pour ces derniers, qui sont plutôt enfouis entre illusions et méconnaissances des réalités du marché de l’emploi.

Daniel KOUAGOU et Iradatou MAMA (Stg)

Faire de brillantes études supérieures et trouver un bon boulot à la fin de leur formation. Tel a été toujours le rêve des jeunes gens qui décident d’aller à l’université après l’obtention de leur baccalauréat. Une ambition qui n’est toujours pas au rendez-vous en raison de plusieurs facteurs.

En effet, l’Afrique notamment le Bénin a imité le système éducatif occidental qui est entièrement en déphasage avec ses réalités et qui est indubitablement, la source du chômage ambiant dans lequel végète sa jeunesse. Si entre temps, les diplômés des Universités étaient ardemment recherchés par l’Etat et les entreprises privées, les réalités ne sont plus les mêmes avec sa démographie qui connait une augmentation vertigineuse et exponentielle. Des Universités qui n’offrent que des formations pouraves et à la daube. Face à cette triste réalité, l’Etat devrait procéder au nettoyage profond de son système éducatif. Mais la problématique du chômage des jeunes diplômés n’est pas à imputer seulement à l’Etat. Le mauvais escient du choix des filières est un facteur indéniable de la morte-saison des jeunes bourrés de diplômes.

Le choix des filières et l’influence des parents, un véritable casse-tête
« La chose la plus importante à toute la vie, est le choix du métier », ainsi disait Blaise Pascal dans son livre ‘’Pensées’’. Le choix d’une formation est un élément avant-coureur et déterminant de la vie d’une personne. Ainsi, le mauvais choix présage son avenir funeste et de mauvais goût.

Les bacheliers sont exaltés de joie d’avoir franchi le cap du baccalauréat et vont arborer bientôt un nouveau titre, celui d’étudiant. Paradoxalement, la plupart d’entre eux ne savent pas quelle filière embrassée au campus. Fidélia Houedassou, nouvelle bachelière de 2021 rencontrée au Lycée Mathieu Bouké de Parakou, venir retirer son relevé de notes, n’a encore aucune idée de la filière qu’elle veut faire sur le campus. Entre son propre choix et celui opéré par ses parents, la future étudiante est dans un dilemme. « J’ai fait la série D et je voudrais faire la médecine, c’est ma passion. Les parents m’ont demandé si je ne préférerais pas faire l’agronomie. Pour eux, la médecine c’est de longues études et ils ne savent pas s’ils pourront tout prendre en charge. Je ne suis pas encore sûre de faire l’agronomie. Je suis toujours dans les réflexions » a-t-elle confié avec un visage hésitant. Contrairement à Fidélia Houedassou, Lazare Etchiwolo qui a obtenu avec brio son bac cette année, a déjà son plan. « J’ai eu le Bac D et je veux faire la mécanique générale à Lokossa. Mon père est mécanicien. Je travaille avec lui et ce métier me passionne » a-t-il laissé entendre.

Mais pour Rosine Dannon, nouvelle bachelière, elle n’a rien à foutre avec le choix des filières. Elle a déjà tracé son chemin. C’est le commerce qui l’intéresse après avoir décroché son baccalauréat, même si son père la contraint à passer un concours de police. « Mon plan, ce n’est pas de faire le campus. Je voudrais faire le commerce. Papa est commissaire et il voudrait que je passe un concours de police mais ça ne me plaît pas » a-t-elle proféré avec certitude. Dans ce cirque, Wassilatou Salifou, elle autre, est très intelligente et ne voudrait pas faire des filières ‘’dormantes’’, sans débouchées. « Je veux faire le génie électrique dans un lycée privé de Calavi. D’abord, ce n’est pas une filière vers laquelle tout le monde s’oriente, aussi, il ya plusieurs débouchés intéressantes », a-t-elle justifié. Ce choix est approuvé par ses parents qui ont promis la soutenir.
L’opération de choix des filières doit impliquer aussi bien l’apprenant, les parents que les enseignants. Certes, il est indispensable que le parent conseille son enfant dans le choix de sa filière afin de lui éviter de faire une probable erreur qui pourrait avoir un impact négatif dans sa vie active. Mais, certains parents imposent des filières à leurs progénitures sous prétexte qu’elles sont porteuses d’emploi ou d’une connaissance ayant fait cette même formation. Au finish, l’apprenant opte pour une formation malgré lui et contre ses ambitions ou sa passion. Les conséquences de cette attitude ne sont rien d’autres que les revers dans la vie professionnelle de l’apprenant.

Ainsi, pour éviter le choix des filières regrettables aux bacheliers, il est essentiellement important que cette opération se fasse avec les acteurs mieux édifiés dans le domaine, tout en tenant compte de la volonté de l’apprenant. Le guide d’orientation des bacheliers élaboré par le gouvernement à travers le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pourrait également servir de cadre à cet effet.

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