CHRONIQUE LITTÉRAIRE : Tout sur la journée du livre et du droit d’auteur avec Didier Jaurès Voitan

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Depuis 1995, la communauté internationale célèbre comme tous les 23 avril de chaque année, la journée du livre et du droit d’auteur. Opportunité pour mettre en lumière les auteurs des livres, qui tentent d’apporter d’une manière ou d’une autre leur grain de sel à l’évolution de l’humanité. Quelle est l’importance d’une telle journée et quelles en sont ses origines ? Le documentaliste Didier Jaurès Voitan, apporte des éléments d’éclaircissement dans son nouveau numéro de la Chronique littéraire du jeudi 20 avril 2023. Lisez plutôt.

Florent YAMA (Stg)

CHRONIQUE LITTÉRAIRE DU JEUDI 20 AVRIL 2023

Didier Jaurès VOITAN, Documentaliste, Spécialiste des questions du livre

Titre: Le livre et les acteurs du livre à l’honneur ce 23 avril!

Événement qui concentre les attentions le 23 avril de chaque année est la Journée Internationale du Livre et du Droit d’Auteur. Une fois encore, le livre sera célébré, ses auteurs seront aussi, pour les rares fois, mis en lumière. Les projecteurs seront braqués sur les acteurs du livre.

Instituée par l’UNESCO en 1995, cette initiative a pour objectif la Promotion de la lecture, de l’industrie éditoriale sans oublier la protection intellectuelle à travers le droit d’auteur.

Vingt huit ( 28 ans) ans après, il faut reconnaître que cette initiative vaut son pesant d’or. Elle donne une importance inestimable au livre que d’aucuns qualifient à dessein comme outil puissant sans lequel le monde ne serait pas ce qu’il est. ” Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page” , disait Augustin d’Hippone alias Saint Augustin.

L’ Organisation des Nations Unies pour l’ Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a retenu le 23 avril puisqu’étant symbolique pour la littérature universelle. Ce jour marque en effet, l’anniversaire de décès de trois grands noms de la littérature : William Shakespeare, Ina Garcilaso de la Vega et Miguel de Cervantes.

Toutefois, l’idée de cette initiative en faveur du livre et de ses auteurs trouve son origine en Espagne. Jadis, célébration ibérique en honneur à Cervantes, l’UNESCO a élargi le champ de cet hommage mérité aux auteurs au monde entier.

Le livre, outil à caractère éducatif mais aussi élément d’inspiration, de divertissement et d’entretien de l’âme et de l’esprit. Cela va sans dire que cette journée est importante mais pas suffisante.

Au Bénin, une fois encore, nous allons sacrifier à la tradition. Mais, au-delà du festif, il nous faudrait marquer une pause et réfléchir sur l’État du livre en Afrique en général, le Bénin en particulier.

Le sujet est d’une importance cruciale et sonne comme une réflexion sur l’industrie de production des livres sans oublier l’avenir des auteurs qui doivent vivre de leurs oeuvres.

Contrairement aux grandes Nations comme la Chine, les États-Unis et l’Inde où le marché du livre est florissant avec une production annuelle estimée à environ 400.000 ouvrages, la situation au Bénin n’est pas tout aussi reluisante. Elle est en demi-teinte en dépit des efforts singuliers dans le domaine. Il s’agit en autres de la création par l’État de la Direction des Arts et du livre et de l’organisation du Salon du Livre tous les 20 décembre sans oublier l’institution du Grand Prix Littéraire du Benin pour encourager les talents de production littéraire.

Cependant, le chantier pour un Bénin révélé culturellement notamment par sa littérature reste vaste. <<Écrire le Bénin>> passe avant tout par une orientation politique claire de nos dirigeants. Dans cette veine, nous encourageons nos politiques dans le sens de l’élaboration d’une politique nationale du livre et de la lecture.

En outre, nous proposons la création d’un Fonds de Soutien aux Auteurs du Livre pour ainsi dire encourager la production, la commercialisation, la promotion du livre à travers des subventions accordées aux acteurs du livre que sont: les éditeurs, diffuseurs, distributeurs ou libraires sans oublier les bibliothécaires, les documentalistes et les critiques littéraires.

Parlant des bibliothèques, toujours demeurées la délaissée des gouvernants, nous invitons les politiques et décideurs à avoir désormais un regard bienveillant sur le secteur à travers l’appui à la montée et l’amélioration des compétences des animateurs et gestionnaires de nos lieux de lecture.

La révolution dans le secteur des livres au Bénin a un prix. Osons payer le prix et nous voilà hisser au concert des grandes nations culturelles à l’image de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Sénégal, du Maroc, de la France, de la Belgique, du Mexique etc…. “Les livres ont, en effet, cette capacité unique de nous divertir, de nous instruire, d’être tout à la fois l’instrument d’une sortie de soi, d’une rencontre avec un auteur, une actrice, un univers ou une culture, et d’offrir un temps où plonger plus profondément en soi-même” , affirmait Audrey Azoulay, en 2019, à l’occasion de la célébration de cette journée.

Didier Jaurès VOITAN, Documentaliste, Spécialiste des questions du livre

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