COTONOU/MALGRÉ L’INTERDICTION DES AUTORITÉS : La vente à la sauvette a toujours la peau dure

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Ils sont de plus en plus nombreux ces jeunes qui, à la recherche d’un meilleur avenir, décident de rejoindre la capitale économique du Bénin dans l’espoir d’obtenir un job pour subvenir à leurs besoins. Dans cette quête, certains n’hésitent pas à se lancer dans la vente à la sauvette, activité qui consiste à proposer différents produits à la clientèle au niveau des grands axes routiers et feux tricolores. Malgré les mesures des autorités pour interdire l’activité au regard des risques qu’elle présente, la vente à la sauvette a toujours la peau dure et continue de plus belle à Cotonou comme à Calavi. 

Samira ZAKARI

Le jeudi 4 mars 2021, la mairie de Cotonou annonçait la décision de l’interdiction des ventes à la sauvette dans les feux tricolores de Cotonou. Cette mesure émane des autorités de la police municipale au regard des risques que présente ce genre de commerce pour les vendeurs.

Plus loin, le 11 avril 2023, 33 personnes ont été placées sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Cotonou pour vente à la sauvette au niveau du marché Dantokpa renseigne Banouto. Au cours de leur audience le 27 juin dernier, le ministère public a requis une amende de 15 000 Fcfa contre chacun des accusés pour leur libération. Le délibéré a été envoyé au 25 juillet prochain.

Malgré ces mesures répressives des autorités pour décourager le phénomène, la vente à la sauvette semble avoir gagné du terrain à Cotonou et environs.

Justin T, est un jeune de la vingtaine qui pratique la vente à la sauvette depuis 2 ans déjà à Cotonou. Originaire de la commune de Zè, il a décidé de rejoindre la capitale pour gagner de l’argent et aider ses parents. « Après le Bepc, les parents n’avaient pas les moyens pour nous aider mes frères et moi dans nos études. Étant l’aîné, j’ai du quitter les études pour aider les parents. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Cotonou où je me débrouille avec de petits commerces.»

Comme Justin, nombre de jeunes pratiquant cette activité sont en partenariat avec certains magasins et boutiques qui leurs fournissent des articles qu’ils revendent. C’est ce qu’explique Lazare S. qui dit, « moi je vends un peu de tout, les déodorants et tapis pour les voitures, les moulinex et autres. Je prends mes articles auprès d’un frère et quand je vends le bénéfice me revient. Je peux vendre un article qui est à 1 500 Fcfa par exemple à 2 000 f. Donc les 500 Fcfa me reviennent. Par jour, je peux vendre jusqu’à 40 voir 50 000 si le marché est bon.»

Les risques d’une activité rentable 

Dans la pratique de cette activité rentable, ces vendeurs côtoient la mort au quotidien. Souvent présents au niveau des carrefours et feux tricolores, ils sont obligés de guetter quand le feu est au rouge pour se frayer entre les véhicules et motos afin de présenter leurs articles. Dans cette course contre la montre, ils sont souvent victimes d’accidents de la route et essuient régulièrement des pertes. « Il peut arriver qu’on soit entrain de servir un client et le feu passe au vert. Il faut donc quitter rapidement et à ce moment on se fait souvent heurter par inadvertance par les engins. Aussi, il arrive que le client parte avec notre argent quand le feu passe au vert. Ça arrive fréquemment même.», a fait savoir Lazare S.

Avec l’interdiction de l’activité, les vendeurs en infraction sont obligés de travailler tout en faisant attention à ne pas se faire prendre par les forces de l’ordre. « On n’est pas libre, il faut guetter constamment les policiers pour ne pas se faire prendre. On sait que c’est interdit mais on va faire comment, on veut manger.», a-t-il confié.

Au regard de l’ampleur que prend l’activité malgré les mises en garde, la fin n’est visiblement pas pour demain. Cependant, la vie humaine étant sacrée, il urge que ces vendeurs pensent d’abord à eux et n’attendent pas toujours le bâton des autorités pour se mettre en règle.

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