CULTE DE LA PERSONNALITE AU BENIN
Talon reste incompris par les siens ?
Suite à la présence de certaines affiches à l’effigie du chef de l’État Patrice Talon déposées à certains grands carrefours de la ville de Cotonou, le secrétaire général de la présidence de la République a pris une note interdisant cette attitude qui n’est qu’une manifestation du culte de la personnalité du chef de l’État auquel les béninois sont habitués sous le régime défunt. À travers ce communiqué du secrétaire de la présidence, Pascal Irénée Koukpaki, on note clairement la volonté de l’actuel chef de l’État de ne pas se laisser louanger par des griots flatteurs souvent opportunistes ayant des idées inavouées. Cette situation qui pourra faire basculer le président de la République dans un sentimentalisme qui l’éloignerait de son objectif et de ses principes comme ce fut le cas de l’ancien Président Boni Yayi en son temps, n’est pas du goût du président Patrice Talon.
Mais, hélas, le samedi 15 décembre dernier, les partisans du chef de l’État dans la 5ème circonscription électorale qui regroupe les communes de Kpomassè, de Tori Bossito et de Ouidah qui est la ville natale du président Patrice Talon, se sont donnés de la voix pour louer les mérites du chef. Et bizarrement, à cette messe politique, étaient présents des députés et des ministres du gouvernement qui sont sensés épouser cette noble philosophie du chef de l’État. Ensemble avec les populations présentes, ces hommes politiques ont par des chants et des discours mielleux évoquer les hauts-faits du compétiteur-né, les uns plus élogieux que les autres. Des remerciements et des prières à l’endroit du chef de l’État étaient également au rendez-vous à cette rencontre de Ouidah comme autrefois.
Cette situation sème la confusion dans l’esprit des béninois qui n’arrivent plus à savoir ce que ces gens comprennent pas le culte de la personnalité. C’est à croire que le culte de la personnalité dont il s’agit, se limite seulement aux affiches géantes qui étaient visées par le communiqué du secrétaire de la présidence.
Il est donc temps que Patrice Talon tape du poing sur la table afin que ce désordre bien organisé par les siens, et qui va à l’antipode de sa philosophie prenne fin. Le président de la République doit rappeler ‘’ses frères’’ à l’ordre afin d’éviter que ce phénomène n’embrase de nouveau tout le pays comme au temps de son prédécesseur, au détriment des actions concrètes de développement.
Édouard ADODE
