Depuis quelques années au Bénin, la cybercriminalité a pris une proportion inquiétante. Face au nombre de jeunes qui sont interpellés chaque jour pour cybercriminalité, l’on est même tenté de dire que le Benin est la capitale de la cyber-arnaque de l’Afrique de l’Ouest. Malgré les efforts de l’Office Centrale de Répression de la Cybercriminalité (Ocrc), de nombreux jeunes s’adonnent à cette activité illégale et la liste des victimes s’allonge.
Par ailleurs, avec l’avènement de la pandémie de la Covid-19, le phénomène semble prendre plus d’ampleur dans le monde en général et au Bénin en particulier. Il ne passe pas un jour sans qu’un jeune béninois ne soit traqué par les forces de l’ordre et de sécurité pour cybercriminalité. Selon des spécialistes, la croissance du fléau serait due au coronavirus. « La pandémie de la Covid-19 a poussé la cybercriminalité à un niveau supérieur », affirmé un expert en technologie employé par Croix Bleue Medavie.
En effet, selon les propos de cet expert rapportés par le site d’informations ” Portail des assurances”, « de faux sites web et des courriels trompeurs utilisent le coronavirus pour attaquer les réseaux domestiques et s’infiltrer dans le réseau des entreprises. Ces derniers contiennent de véritables informations sur la crise sanitaire. Ils sont toutefois conçus de sorte à soutirer des renseignements personnels par le biais d’un questionnaire ou à faire cliquer l’internaute sur un lien malveillant », dit l’expert. De son côté, Vincent Blanchard, directeur de l’expérience des utilisateurs et technologie numérique a indiqué lors d’un webinaire organisé par l’assureur collectif et auquel le ’’Portail de l’assurance’’ a assisté que « la cybercriminalité a atteint un niveau supérieur. Ce niveau ne régressera pas, même une fois que la crise sera passée ». Le secteur des soins de santé notamment les cliniques de soins, les assureurs et les pharmacies ont été, selon la source, la cible des pirates informatiques ces dernières années. Et ceci, en raison de la teneur des informations inscrites dans un dossier médical, que ces organisations détiennent.
Ainsi, les cybercriminels ont accès à l’adresse domiciliaire des personnes flouées, leur date de naissance, leur numéro d’assurance maladie, ainsi qu’à des informations sur les membres de leur famille. Des comptes de banque ou de cartes de crédit peuvent par la suite être ouverts et utilisés pendant des mois avant que la fraude ne soit détectée, explique l’expert.
Au demeurant, même si le phénomène de cybercriminalité régnait déjà en maitre dans la société, il faut reconnaître tout de même que l’apparition de la Covid-19 a été une porte ouverte pour la jeunesse, à persévérer dans cette activité ignoble.
Daniel KOUAGOU
