DANGERS DES ENGRAIS CHIMIQUES SUR L’ENVIRONNEMENT : Dr Isidore Yolou fait l’état des lieux

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DANGERS DES ENGRAIS CHIMIQUES SUR L’ENVIRONNEMENT
Dr Isidore Yolou fait l’état des lieux

L’utilisation des engrais chimiques sur le maraichage n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Il est nécessaire de tout faire pour léguer un environnement sain aux générations futures. Docteur Isidore Yolou Maître-assistant des Universités du Cames, Géographe ruraliste et Aménagiste et enseignant-chercheur à l’université de Parakou apprécie la situation nationale. Lisez plutôt.

Faissal BAGNAN (stg)

Daabaaru : Quelle appréciation faites-vous en tant que environnementaliste de l’utilisation des engrais chimiques sur l’environnement ?

Docteur Yolou: Je ne saurais me prononcer sur cette question sans partager avec vous ma compréhension de deux concepts clés : engrais chimiques et environnement. En effet les engrais Npk représentent une formule classique de fertilisant qui correspond à l’abréviation des éléments chimiques qui les composent, à savoir azote, phosphore, potassium. L’environnement quant à lui, est l’ensemble des éléments biotiques et abiotiques qui sont présents en symbiose dans un milieu donné. Le facteur fondamental d’un environnement est la satisfaction des besoins des éléments qui s’y trouvent.

Ceci étant, en réponse à l’accroissement urbain, il s’est développé à l’intérieur des villes et à leur proche périphérie une production agricole autoconsommée et commercialisée. Cette agriculture est dominée par des productions périssables (maraîchage), qui représentent un enjeu très important en termes d’alimentation, par autoproduction ou par achat. Cette production est intensive avec l’utilisation très remarquable des engrais chimiques. En effet, l’appauvrissement de ces sols fait que, les maraîchers se retrouvent souvent contraints d’utiliser les engrais chimiques qui pourraient avoir des impacts négatifs sur l’environnement et, de ce fait sur les végétaux. Il faut noter par ailleurs que l’usage de l’engrais chimique est nettement plus accentué chez les maraîchers de types permanents suivis de ceux à temps partiel.

 

Quelle est l’ampleur de la situation au Bénin ?

Au Bénin, il n’existe pas d’engrais spécifique pour les cultures maraîchères. De plus, on assiste de nos jours à une hausse du prix des engrais minéraux et leur disponibilité limitée pour toutes les cultures à toutes les périodes. Face à cette situation, sur la plupart des sites de production des cultures maraîchères des centres urbains, on assiste à une valorisation des déchets ménagers pour l’amélioration de la productivité des terres.

Quelles sont les actions de remédiation pour la protection de l’environnement suite à l’utilisation des engrais chimiques ?

La contrainte majeure pour une intensification de la production agricole en Afrique au sud du Sahara est la baisse du niveau de la fertilité des sols. Pour y remédier, les producteurs adoptent des technologies de gestion des sols et des cultures incluant l’usage des engrais minéraux et organiques. La valorisation de ces déchets prend souvent en compte leur transformation en compost, humus stable pour l’amélioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Non seulement cette valorisation permet une restauration de la fertilité des sols mais aussi, elle contribue aux actions d’assainissement des grandes villes des pays africains en général et du Bénin en particulier avec l’appui des municipalités.
C’est en fait un gaspillage d’argent d’appliquer l’engrais chimique sur un sol pauvre en matière organique, si on ne l’associe pas à des mesures d’augmentation du niveau de matière organique dans le sol. La combinaison des engrais conventionnel et organique favorise un meilleur enracinement des plantes, une résistance des plants aux maladies et à leur réduction au stress et un accroissement des rendements.

Votre mot de la fin?

La qualité du sol est le premier atout pour avoir des cultures saines plus résistantes aux maladies et aux invasions des insectes nuisibles. En vue d’accroître les rendements agricoles appropriés à l’accroissement continu de la population, le système de gestion de la fertilité des sols dans les différents agro-écosystèmes urbains et périurbains favorise un fort taux d’utilisation d’engrais chimique dont les difficultés d’approvisionnement et leur impact sur l’environnement sont énormes. L’idéal serait la valorisation des déchets solides biodégradables qui semble être exploitable pour contribuer à la résolution des problèmes de baisse de fertilité des sols et de protection de l’environnement.

Propos recueillis et transcrits par Faissal BAGNAN (stg)

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Agriculture

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