ÉDITO : Ce qui manque à cette amnistie!

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ÉDITO

Ce qui manque à cette amnistie!

« Un mauvais arrangement, vaut mieux qu’un bon procès », dit l’adage juridique qui, pour certains litiges, préconise le règlement à l’amiable pour sauver les meubles. C’est justement ce que la huitième législature de l’Assemblée Nationale du Bénin a compris en optant pour la loi d’amnistie qui est venue remettre les compteurs à zéro pour les présumés auteurs des violences électorales et post électorales.

A l’annonce de cette mesure législative, on était loin de croire à la profondeur des résultats de l’acte. Mais depuis sa mise en application effective, on se rend compte de la panacée que constitue la loi d’amnistie pour tout le peuple béninois. Les présumés auteurs de violences jadis détenus dans les prisons sont libérés aussitôt après la promulgation de cette loi par le chef de l’État. Une fois ces derniers de retour dans leurs demeures respectives, la joie était à son comble. L’on a même assisté à des liesses populaires dans certaines communes. Avec cette loi, il n’y a eu ni vainqueur, ni vaincu; le Bénin a simplement triomphé.
Certes, les séquelles de ces événements malheureux resteront peut-être à vie pour certains, mais elles serviront de leçon pour mieux construire l’avenir. Puisqu’aucune justice humaine fut-elle libre n’importe comment, ne saura dire le droit de manière à combler les attentes de tous dans cette affaire qui ressemble à du sel versé dans la cendre.

Cependant, il serait bien que l’État trouve un mécanisme pour dédommager certaines victimes qui ne pourront jamais oublier ces moments douloureux de l’histoire du Bénin. Cela ira dans le sens du renforcement de la solidarité nationale. De même, les leaders religieux et les gardiens de la tradition doivent être associés pour un travail psychologique dans les communes épicentres de ces violences afin que la réconciliation et le pardon soient effectifs. L’avenir de la Nation en dépend.

Edouard ADODE

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