La question du parrainage à l’élection présidentielle de 2021 retient ces derniers jours l’attention des acteurs politiques. Opposants et mouvanciers font le débat, tirent le drap de leur côté et responsabilisent le peuple. A l’heure du grand tournant, tous les regards sont orientés vers le collège des parrains, qui sont désormais les privilégiés de la République.
Le parrainage tel que présenté paraît suspect aux yeux de certains acteurs de la classe politique. Dans le rang des potentiels parrains de la mouvance, les propos varient et divergent d’une occasion à une autre. Pendant ce temps, la commission électorale nationale autonome déroule librement son calendrier. Le pays semble être sur répondeur en ce moment de tempête virtuelle où les tensions montent d’un cran sur les réseaux sociaux.
En fin de semaine écoulée, l’un des potentiels candidats à la présidentielle de 2021 a tenu un discours engagé dans les collines où il a martelé qu’il urge de sauter le parrainage, de l’exploser afin que le peuple désigne de son propre chef, le prochain président de la République. La suprématie numérique des maires et des députés face aux acteurs de l’opposition, facteur primordial à mettre dans la balance n’est pas suffisamment étudiée.
Faire exploser le parrainage devra être du miracle dans un environnement délétère où le dialogue est exclu teinté de méfiance. Certes, le contexte d’adoption de la loi qui dispose de la nécessité du parrainage peut être remis en cause mais comme l’enseignent les hommes de droit, « toute loi votée et promulguée s’applique à tous ».
La délivrance ne pourrait provenir que des acteurs politiques de premier rang que sont les députés. Exploser le parrainage devrait être une initiative politique, un consensus des acteurs politiques afin de trouver une issue sans incident. Le Bénin, berceau de la démocratie en Afrique doit pouvoir surmonter les difficultés du moment pour préserver l’image de pays de paix qu’elle projette à travers le monde.
Spero A. AKOVOGNON
