EDITO : Yayi dépassé ?

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EDITO

Yayi dépassé  ?

Les rumeurs sur le retrait momentané de l’ancien Chef d’État béninois de la scène politique s’intensifient. Beaucoup en parlent même si pour le moment, aucune déclaration officielle n’est faite, il est clair qu’au Bénin, les rumeurs finissent par se confirmer. Ainsi, la question que chacun se pose après cette surprenante rumeur est bien évidemment, qu’est-ce qui pousserait Yinwè à prendre une telle décision?

Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire de faire référence aux événements survenus au Bénin depuis la fin du règne de Boni Yayi.

Le premier fait est que, le candidat de Boni Yayi en 2016, en l’occurrence Lionel Zinsou n’a pas réussi à se faire élire Président de la République. Cela pourrait être considéré comme un épiphénomène face à la suite de l’histoire qui a fait de Patrice Talon ennemi juré de Boni Yayi, président de la République. Les anciens amis se sont donc passés le pouvoir d’État avec sans doute une douleur très profonde chez Yayi.

Boni Yayi décide alors de mettre son ambition de devenir pasteur, en veilleuse et se relance à nouveau en politique. Il se positionne comme chef de fil de l’opposition avec son parti Force Cauris pour un Bénin Émergeant (Fcbe). Très actif sur le terrain, il réussit avec d’autres alliés à empêcher la révision de la constitution par deux fois de suite. Avec cet échec, le leader des cauris s’est vu en bonne position pour frapper fort aux élections législatives. Mais Talon déjoue les pronostics et approuve une élection sans les partis de l’opposition. Le mercure monte dans le pays et dans la foulée, le patriarche Boni Yayi se retrouve en résidence surveillée pendant environ deux mois. Libéré grâce à l’arbitrage de plusieurs chefs d’État des pays voisins, Yayi disparaît pour un bon moment.

A son absence, son parti se déchire en deux, par un conflit interne qui l’oblige à descendre. Il tente une réconciliation qui a du plomb dans l’aile. Malgré l’ouverture des élections communales et municipales, la crise qui secoue son parti actuellement risque de lui coûter très chère. Pire, il perd de plus en plus son notoriété car des hommes du parti commencent déjà par le désavouer.

Pendant ce temps, son ennemi fonce droit dans son Programme d’Actions du Gouvernement, multiplie les exploits et semble ne pas sentir l’opposition, que dis-je, ne pas sentir les actions de Boni Yayi.

Quand on a utilisé toute son énergie de réserve pour ça, on mérite un repos. Oui, papa Boni Yayi a bien mérité cette pose technique car semble-t-il, il est dépassé par les événements.

Barnabas OROU KOUMAN

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