ÉDITO
Yayi peut vaincre cette fatalité !
Vue comme l’une des exigences des partis de l’opposition pour l’apaisement du climat sociopolitique au Bénin, la délivrance des récépissés de conformité à ces derniers était le vœu de bon nombre de béninois.
Mais à l’annonce de la délivrance de ce précieux document au plus grand parti de l’opposition au Bénin, le parti des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe); les béninois sont surpris de l’avalanche de réactions notées dans le rang des barrons de ce parti qui reste le chef d’œuvre de l’ancien chef d’État Boni Yayi. Puisqu’au lieu que le récépissé provisoire obtenu soit applaudi à grand cri et fêté comme un exploit inédit face à ceux qui croyaient avoir déjà enterré les Fcbe, les barrons du parti des cauris se sont lancés dans de veines querelles. Des querelles qui tournent autour de la démarche menée par l’aile Théophile Yarou pour l’obtention de cette pièce qui atteste de l’existence légale du parti. Tandis que cette aile tente de justifier sa démarche par un élan de vouloir faire une surprise agréable au président d’honneur du parti qui depuis un temps serait grabataire, l’autre aile soupçonne dans cet acte un esprit de traîtrise.
Cependant, se référant au sort des partis tels que la Renaissance du Bénin (Rb) et le Parti Socio-Démocratique (Psd), les ténors des Fcbe doivent pouvoir vaincre la fatalité, c’est-à-dire ne pas se laisser entraîner par la division qui jamais dans l’histoire politique du Bénin n’a rendu service aux partis qui lui ont laissé la place.
Alors, pour y arriver, l’ancien président Boni Yayi doit faire preuve de sagesse dans une démarche d’un bon père de famille. Ainsi, le président d’honneur des Fcbe a le devoir de sauvegarder l’unité de sa famille politique qui dans un passé récent a su se comporter savamment face à un nouveau-né qui porte un nom et un logo pouvant semer la confusion dans la tête de certains militants cauris.
Par conséquent, Boni Yayi doit essayer d’ajouter foi à cette démarche de Théophile Yarou et ses compagnons qui visiblement œuvrent pour sauver les meubles surtout face à la pression des maires Fcbe qui deviennent de plus en plus inquiets avec l’approche des joutes électorales de 2020. Avoir un parti politique mal enregistré vaut mieux qu’un parti qui n’existe que de nom et ne pouvant pas participer aux élections.
Au demeurant, l’heure ne doit plus être aux exigences utopiques qui compliquent davantage la tâche à l’opposition face à un pouvoir exécutif qui ne démordre guère dans la mise en œuvre des réformes. C’est donc le moment pour Boni Yayi de rassembler ses fidèles compagnons de lutte dans un seul creuset pour montrer une fois encore qu’il détient la clé de la survie de sa famille politique.
Edouard ADODE