Nikki dans le département du Borgou fait partie des communes du Nord-Bénin touchée par l’extrémisme violent. Un phénomène qui perturbe la quiétude des populations et empêche la libre circulation des personnes et des biens. A l’occasion de Bénin Daabaaru Tour le maire Roland Gounou Lafia Joseph a décrit la situation en parlant du “kidnapping avec demande de rançon”. Les comportements à adopter par les populations ont été également évoqués au micro de Barnabas Orou Kouman.
Wilfried AGNINNIN
L’extrémisme violent existe bel et bien dans la commune de Nikki. Mais, les autorités à divers niveaux ne baissent pas la garde.
«Depuis le passage des personnes non identifiées qui ont traversé la commune de Kalalé et qui sont logées dans une forêt au Nigéria, la forêt de Tindji, nous ne dormons plus, pratiquement. Nous ne dormons plus parce que, vous savez les phénomènes s’enchaînent», a indiqué le maire Roland Gounou Lafia Joseph. A l’en croire, le passage de ces individus a créé la recrudescence du petit banditisme, des enlèvements de personnes et même des autorités. «Un de mes C.a a été enlevé. Mes propres cousins ont été enlevés au Nigéria. On a dû envoyer la rançon là-bas pour qu’ils soient libérés. Et qu’il vous souvienne, les populations du Bénin ont des activités là-bas puisque la frontière est poreuse. (…). Vous êtes obligé de les payer pour sauver la vie. Et il y a une psychose au sein de la population, parce que l’année passée la police de Nikki a été menacée par une lettre anonyme qui disait que “ils seront attaqués d’ici-là”», a relaté le maire. L’autorité communale a souligné que le phénomène est plus perceptible dans les arrondissements de Ouénou, une partie de Nikki et de Tasso. «Donc de toutes les façons, vous êtes menacé et vous ne connaissez pas l’origine de votre menace. Donc vous êtes obligé de vous exécuter parce que vous voulez avoir la vie sauve. (…). Et tous les jours les plaintes nous viennent. Et nous avons du mal à nous battre contre l’ennemi invisible», a ajouté le maire.
Le maire Roland Gounou Lafia Joseph a souligné la difficulté liée à l’accès aux sources d’information. Néanmoins, des stratégies sont mises en place pour mettre la main sur ces personnes non identifiées. «En 2023 nous avions acheté des motos pour les commissariats sur fonds propres de la mairie», a-t-il précisé. La première autorité a invité les populations à la vigilance. «Nous rappelons toujours à la population que chacun doit être son propre protecteur d’abord. Les mesures de sécurité individuelles doivent être prises par chaque individu. Ils doivent surtout remonter de façon très précoce les informations à nous et aux agents de police afin que les dispositions puissent être prises rapidement. Nous demandons aussi l’accompagnement des populations aux forces de l’ordre, et aux militaires. Nous leur demandons d’éviter de traverser la frontière pour mener leurs activités hors de notre territoire», a conseillé le maire Roland Lafia pour finir.
