Le Bénin ferait face depuis 2016 à un développement déséquilibré. C’est du moins ce qu’a laissé entendre l’Honorable Kamel Ouassagari du parti de l’opposition Les Démocrates (Ld) le mercredi 21 juin 2023 à l’Assemblée Nationale (An). C’était à l’occasion des questions orales adressées au ministre du cadre de vie et des transports, chargé du développement durable, José Tonato au sujet du tarif du poste de péage de Tigninti dans la commune de Natitingou.
À l’en croire, le mode de gouvernance sous la rupture depuis 2016 se résume par le passage en force. « Seuls vous savez ce qui est bon pour le peuple et c’est sous le slogan que nous scandons tous à longueur de journée pour dénoncer le régionalisme le Bénin est un et indivisible que votre gouvernement se cache pour empêcher ceux qui sont brimés de s’exprimer », a-t-il dénoncé. Et de poursuivre, « (…) Depuis 2016, au moment où les frais de péage situés dans la partie septentrionale et à Kpèdokpo sont élevés, les gros investissements se font dans une partie du pays et l’autre laissée pour compte ».
La question du développement déséquilibré est plus critique dans le secteur industriel pense l’Honorable Kamel Ouassagari. Selon lui, des industries ne cessent d’être créées dans les villes comme Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi pour transformer les matières premières provenant en majorité du Nord. « Une zone industrielle a été installée à Glo-Djigbé pour transformer les matières premières telles que le soja, le karité, produits dans la partie septentrionale. »
Plus loin, il indique que dans le domaine de la culture et du tourisme, plus de 300 milliards sont en train d’être investis à Ouidah pour révéler le tourisme seul, « pendant ce temps, l’empire de Nikki qui est la plus grande organisation de la chefferie traditionnelle du Bénin avec l’unique authentique fête culturelle est classée aux oubliettes. L’empire de Nikki se contente de la construction du palais royal et de l’arène de la Gaani.» Il en est de même selon lui, pour les routes qui sont quasi-inexistantes dans de grosses communes cotonnières comme Sinendé, Kouandé, Kalalé totalement enclavées pendant que de belles voies bitumées sont construites au profit de plusieurs communes du Sud. « Les ponts de Kankou, de Tikou Darou dans Kouandé et de nombreux ponts continuent d’accentuer l’enfer des populations sans la moindre compassion du gouvernement. Cependant, sans tambour ni trompette, des centaines de routes sont en train d’être bitumées d’un côté du pays reliant des communes et même des arrondissements (…) ».
Il s’agit pour l’Honorable Kamel Ouassagari d’une grave injustice subie par les populations du septentrion malgré leur contribution à l’économie nationale.
Samira ZAKARI