GRAND CARREFOUR D’ECHANGES COMMERCIAUX EN AFRIQUE : La Foire Internationale de Parakou, désormais un label

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Décembre 2017, la mairie de la troisième ville à statut particulier du Bénin sous la houlette de son maire d’alors Charles Toko, a initié la Foire Internationale de Parakou (Fip). La Fip s’est positionnée comme un véritable creuset d’échanges commerciaux, d’opportunités d’affaires et d’intégration sous-régionale et internationale. Ainsi, après quatre éditions et au regard des résultats combien élogieux qu’a présentés la Fip en termes de chiffre d’affaires, de pays participants et de diversité de produits vendus, l’on peut affirmer que la Foire Internationale de Parakou est désormais un label.

Wahabou ISSIFOU

Promouvoir la production et valoriser les produits locaux, susciter des investissements étrangers, créer des partenariats de production industrielle basés sur les résultats de recherche et des innovations et exposer les résultats des produits de recherche, de l’innovation et de l’industrie, tels sont les objectifs de la Foire Internationale de Parakou. En quatre éditions, les forains sont passés de 1500 à 7000 sur près de 700 stands rénovés et spacieux, avec 30 grands exposants. Ils viennent d’horizons divers notamment le Niger, le Nigéria, le Côte d’Ivoire, le Maroc, le Pakistan, le Togo, le Ghana, l’Inde, la France, le Liban, le Sénégal, le Burkina Faso, la Guinée, la Turquie et le Mali.

Un grand exposant

La ville de Parakou ou encore « Kpara Koulou », qui signifie en langue locale Dendi « la ville de tout le monde », est une agglomération cosmopolite, un carrefour incontournable pour ceux qui viennent en tourisme dans le Nord Bénin. Elle est la troisième ville à statut particulier avec trois grands arrondissements et s’étend sur une superficie de 441 Km2. Le champ de foire est situé au cœur de la ville au quartier Bakinkoura dans le premier arrondissement. Il est étalé sur une superficie de cinq (5) hectares environ en face de l’hôtel de ville et offre trois entrées soit une sur chaque côté d’accès. Sa situation géographique permet aux forains d’avoir facilement accès aux services de base tels que la santé avec le centre de santé de la commune, la sécurité avec le commissariat central de police, les banques à quelques mètres seulement. Le champ de la Foire Internationale de Parakou (Fip) respecte les normes en termes de disponibilité d’eau potable, d’électricité et des réseaux de téléphonie mobile notamment Moov Africa qui est l’un des sponsors officiels de cette fête. Tout ceci est l’œuvre d’un solide comité et des sous-commissions qui sont souvent mis en place plusieurs mois avant.

Charles Toko, président du comité d’organisation entouré des forains burkinabé

Une organisation qui force l’admiration

L’organisation qui entoure la Foire Internationale de Parakou est d’une qualité exceptionnelle. Toutes les parties prenantes sont mises à contribution pour sa réussite. Et depuis quatre éditions, la Fip n’offre que le meilleur aux entrepreneurs, visiteurs et partenaires. La preuve, en quatre éditions, le nombre de visiteurs a atteint les 20.000. Ils viennent de partout. « Je réside à Malanville et je parcours des centaines de kilomètres pour faire mes achats de fin d’année à la Foire. Depuis le début, j’ai aimé et je constate qu’à chaque édition, les choses évoluent, il y a du monde et beaucoup de produits à acheter », a indiqué Fousséna Zibo, une visiteuse. Moïse Tchakassou, un autre visiteur venu de Natitingou dans le département de l’Atacora renchérit en ces termes, « je ne suis pas gêné de quitter la commune où je travaille pour venir à la foire. Depuis 2017, à part l’année dernière à cause du coronavirus, je viens. Je viens toujours me ravitailler pour la fête. Aussi, on se distrait, ma petite famille et moi. Il y a un peu de tout».

Un jardin d’enfants à la Foire

À la Fip, c’est plusieurs activités au menu à savoir l’artisanat (exposition, vente de produits et défilé de mode), la culture (animations sur le site de la Foire et les autres sites identifiés dans la ville), l’agropastoralisme (vente des produits et des machines), la gastronomie (découverte des richesses gastronomiques locales et d’ailleurs), des rencontres Business to Business (espace aménagé pour les rencontres d’affaires), des rencontres avec les médias, des conférences débat (communications thématiques animées par des experts bien identifiés), un parc zoologique, un jardin d’enfants, des spectacles de ouf avec des artistes locaux et nationaux. La Fip offre à tous, un environnement sain, de bien-être social et un rayonnement économique, culturel et artisanal. Ce que préfèrent les partenaires.

L’affluence devant les stands

Des partenaires rassurés

La Fip permet la valorisation du savoir-faire africain et la promotion des aires au sens éthique du terme. Selon le conseil municipal, elle se présente comme un creuset annuel de rencontres, de brassage et d’échanges commerciaux et relationnels entre forains, autorités, partenaires et public venus d’horizons divers, afin de traduire dans les faits, l’ambition légitime des autorités de la ville d’en faire « une commune vitrine, bien gouvernée, à économie durable, ouverte et sécurisée ». Elle est désormais ancrée dans les habitudes des forains et des populations de Parakou, des pays de la sous-région et du reste du monde. La Fip est devenue en quatre éditions seulement le plus grand événement attrayant attendu de tous à chaque fin d’année. Et les grands partenaires et sponsors officiels tels que la société Jéhovah Nissi Petroleum (Jnp), la filiale béninoise du réseau Gsm africain Moov Africa, la Société Béninoise de Brasseries (Sobebra) et bien d’autres ont toujours été présents depuis le début. Pour Bio Kana Amadou, responsable région Borgou Alibori de Moov Africa Bénin représentant le Directeur Général, l’objectif de Moov Africa Bénin en soutenant cet événement, c’est d’accompagner la ville de Parakou à son développement économique. « Vous savez bien qu’aujourd’hui, en matière de télécommunication, en matière de consommation téléphonique, le revenu que génère la ville de Parakou n’est pas des moindres… Il serait quand même de bon ton d’accompagner d’une manière ou d’une autre cette population-là dans le développement économique de sa commune », a-t-il évoqué. Il poursuit, « la Foire Internationale de Parakou est authentique, elle est unique en son genre. Vous savez, quand vous regardez de près ; nous participons à d’autres foires, mais la Fip est exceptionnelle. C’est un événement vraiment authentique à la ville de Parakou vu l’engouement qui constate au niveau de la population, vu le nombre de participants, la diversité des forains qui viennent de l’international, des pays voisins, moi j’accorde la note cinq sur cinq ». Le représentant du Dg Moov Africa Bénin Bio Kana Amadou n’a pas manqué de préciser que si la Fip est à ce niveau, c’est grâce aux comités qui se sont succédés depuis la première édition pour l’organisation de cet évènement. « C’est l’engagement aussi du comité d’organisation. Pour cette édition 2021, en acceptant d’accompagner la Fip nous avons voulu le faire en tant que sponsor officiel. Et vous constaterez sur le terrain et à travers les activités qui se sont déroulées depuis le démarrage que Moov Africa Bénin est le sponsor officiel exclusif de la Fip. C’est un plaisir pour nous et c’est un engagement donné qui a été respecté. Donc, je félicite les autorités qui sont à la tête de l’organisation de cette foire. Pour ça, nous sommes disposés à toujours accompagner la Foire Internationale de Parakou », a-t-il fait savoir pour finir.

L’artiste Nikanor sur scène lors de la 2e édition grâce à Moov Africa

Ainsi, cette crédibilité qu’offre le conseil municipal à travers le comité d’organisation rassure les partenaires qui sont d’autant plus engagés à accompagner la ville dans la promotion des acquis du développement local. Cette confiance renouvelée au fil des années a boosté le chiffre d’affaires de la Foire qui est passé en quatre éditions d’un milliard à trois milliards.

Les visiteurs savourent les produits de la Sobebra

La satisfaction des forains et visiteurs

« C’est un label à pérenniser parce qu’il y a des produits que nous cherchons et que nous ne trouvons qu’à la Fip », a fait savoir le maire de la commune de Nikki Roland Lafia en ajoutant, « … et regardez l’affluence, çà crève l’œil que cela plait aux populations…et moi-même personnellement, je sais ce que les visites pour ma famille et pour moi-même m’ont coûté. J’ai déplacé toute ma famille, d’abord pour la distraire et ensuite pour acheter beaucoup d’articles. Donc, c’est une très bonne chose qu’il faut pérenniser, et çà, c’est à l’actif des dirigeants de Parakou ». Dans le même sens, le maire de la commune de N’Dali, un habitué aussi de la Fip pense que cet événement est à encourager, car il permet la promotion des produits locaux et des valeurs culturelles. C’est d’ailleurs pour cela que son conseil aussi a décidé de reproduire, dans la mesure de leurs moyens, la même chose à N’Dali.

Le plein au niveau des gardes de motos

Du côté des forains, c’est la satisfaction. « Chaque année je viens. Ça veut dire que ça me plait. Je vends beaucoup et le marché réussit bien. Je ne suis jamais venu ici sans vendre. Les gens de l’organisation s’occupent bien de nous, ils nous respectent…et par rapport au prix, ici ça donne. Tout est propre, toilette et tout », s’est exprimé Bouba Zougounana, un forain burkinabé habitué de la Fip depuis la première édition. Même son de cloche pour Patrice Dansi dit Patos coiffure, un forain béninois. « Je peux dire que sur le plan national, je dirai même international, la foire de Parakou occupe la première place. J’ai fait la foire de Nikki, Savalou et Porto-Novo, mais celle de Parakou regroupe plusieurs nations… dans le mois de décembre, il est difficile pour un coiffeur de laisser son salon de coiffure pour venir dans un lieu comme ça. Donc, si chaque année je suis là, ça veut dire qu’il y a quelque chose de plus. Et je ne sais pas si, tant qu’il y a la vie, je vais rater cette occasion de gonfler mon chiffre d’affaires. Il y a plusieurs services que je donne ici », a-t-il expliqué. « J’ai participé à la foire de Kandi, la foire de Niamey, la foire de Savalou, de Dassa… Je vends plus à la foire de Parakou que les autres foires », a ajouté Djibril Gnidjazounon, un forain qui a quitté la ville de Cotonou.

Ça vend sérieusement

Quelques suggestions pour plus de réussite

La Fip est bien organisée certes, mais certains forains ont fait des suggestions. Ramziath Ali Idrissou, une béninoise assistante d’un burkinabé a souhaité que la sécurité soit beaucoup plus renforcée les années à venir. « Nous souhaitons, pour les années à venir, que la mairie fasse un peu plus d’effort pour nous amener des policiers en plus grand nombre. Aussi, il faudrait peut-être penser à nous faire des plafonds parce qu’il fait un peu chaud sous les bâches en toile. », a-t-elle suggéré. De son côté, Bouba Zougounana suggère que le champ de foire ferme un peu plus tôt « Après 23 heures, les gens sont encore là. À minuit même, tu vas voir les gens qui se promènent encore pour regarder ou pour acheter. L’organisation n’a qu’à revoir ça », a-t-il souhaité. Patrice Dansi dit Patos coiffure pense quant à lui que la mairie peut envisager l’organisation des foires pendant les autres fêtes comme le Ramadan, la Tabaski et les Pâques, car, « la ville reste très souvent monotone après la foire ». Selon lui, cela permettra aux jeunes de se trouver des activités génératrices de revenus.

Des forains pendant le lancement de la 4e édition

Malgré son jeune âge, la Foire Internationale de Parakou s’est fait déjà une place dans le concert des grandes foires organisées dans la sous-région et dans le monde. À travers l’introduction des innovations au fil des années, elle est devenue un label convoité et concurrencé par plus d’un. En témoigne l’organisation des foires internationales de Porto-Novo, de Bohicon et de N’Dali.

De par l’organisation de cette fête annuelle, Parakou est passée de cette commune du Borgou connue comme ville cosmopolite ou ville universitaire à une ville révélée qui vend son image au monde entier. La Fip est devenue cette occasion rêvée pour faire découvrir à tous les visiteurs, la cité des Koburu dans toute sa splendeur, son potentiel artistique, culturel, patrimonial et touristique.

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