Dans la vie, les hommes n’ont souvent pas la chance d’avoir les biens et les faveurs de la nature au même titre. Raison pour laquelle quel que soit le niveau de développement d’une communauté, le besoin d’assister quelqu’un se fait toujours sentir dans maints domaines. Ainsi, l’hospitalité et la bienfaisance se présentent comme des moyens courants pour mieux le faire et se sentir heureux. Cependant, au vue de certains dangers liés à ces vertus, nombreuses personnes ferment leur cœur à tout le monde et préfèrent vivre pour elles-mêmes, malgré leurs désirs et leurs capacités d’agir. Djariatou Osséni née Adamon, employée de banque et formatrice en décoration événementiel, nominée des prix Cléopâtre d’Afrique, revient sur ses expériences personnelles en matière d’hospitalité et de bienveillance. Lisez plutôt.
Edouard ADODE
Daabaaru : Que représentent pour vous l’hospitalité et la bienfaisance ?
Djariatou Osséni : j’ai connu une enfance pas très gaie. Ce qui a fait que chaque fois que je vois quelqu’un dans le besoin, je n’hésite pas à l’accueillir et à faire ce que je peux faire pour le soulager. Même quand je n’ai pas les moyens, je me sens très mal quand je vois la souffrance des autres. D’ailleurs ces deux vertus vont de paire. On ne peut pas parler de bienfaisance sans l’hospitalité, parce qu’avant de faire le bien à quelqu’un, il faut d’abord bien l’accueillir.
Comment reconnaître quelqu’un qui aime l’hospitalité et la bienfaisance?
D’abord tout part de l’accueil, le sourire et la sympathie. Si c’est à la maison, comme chez nous au Bénin, la manière de servir de l’eau à l’étranger. Il y a des gens qui ont juste besoin d’un sourire ou juste d’être écoutés pour être soulagés. Ce n’est pas forcément les moyens financiers. C’est un esprit de partage.
Que gagne-t-on en étant hospitalier et bienfaisant?
Lorsque vous faites du bien à quelqu’un, vous vous sentez heureux. En tout cas, moi particulièrement quand j’accueille ou quand je donne un brin de joie à quelqu’un je me sens très utile sur la terre. D’ailleurs, la bible nous enseigne que la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit. Grâce à l’hospitalité et la bienfaisance, moi j’ai appris beaucoup de choses des autres cultures du Bénin et de l’Afrique. Le comble, c’est que les récompenses de la bienfaisance ne s’arrêtent pas à vous seul, mais vos progénitures en bénéficient même quand vous ne serez plus de ce monde. C’est merveilleux !
Aujourd’hui, il y a tellement de personnes de mauvaise intention qui profitent de cet esprit de bienfaisance pour nuire à leurs bienfaiteurs. Qu’en pensez-vous ?
Hummm! C’est délicat! C’est vrai, aujourd’hui la confiance déserte de plus en plus les cœurs. Moi, j’ai pris une petite que j’ai élevée jusqu’à l’âge de treize ans sans connaître ses parents. On n’arrivait pas à distinguer cette fille de mes propres enfants. Elle même n’a jamais su que je n’étais pas sa maman biologique. Mais je vous dis, cette fille m’a fait goûter l’enfer. Finalement, j’ai été obligée de chercher sa mère et la retourner à cette dernière. Ça m’a trop marquée. Il y a plein de cas d’ingratitude que je ne peux pas citer ici.
Mais cela ne doit pas nous décourager à faire le bien. Seulement, il faut être prudent et avoir le discernement.
Votre mot de la fin?
Je remercie le journal Daabaaru pour m’avoir identifiée sur ce thème. J’invite tous les jeunes à exercer l’hospitalité et la bienfaisance chaque fois que le cœur les pousse à le faire. Il n’y a que du bonheur à donner. Étant africains, nous ne devons pas perdre l’habitude de faire preuve d’hospitalité, c’est une marque du Bénin et de l’Afrique. Les ingrats et les faux, il y en aura toujours, mais nous devons demander à Dieu de nous donner la sagesse pour identifier les bons grains. Je vous remercie.