Conformément à la loi modificative et explicative votée il y a de cela quelques jours en vue de débloquer la désignation des maires, leurs adjoints et les chefs d’arrondissement, seules les directions nationales des partis politiques statuent sur la composition des conseils communaux et municipaux. L’élection au sein des conseils est désormais l’exception ou le dernier recours. Alors, et populations et élus se voient obligés d’accepter les équipes imposées par le sommet de chaque parti. Une situation qui engendre déjà des mécontentements par endroit.
En effet, si dans certaines communes, la désignation de l’exécutif local est salutaire pour les populations qui sont heureuses de voient l’homme qu’elles souhaitent à la place qu’il faut ; tel n’est pas le cas partout. Ainsi, dans certaines communes, les choix effectués par les responsables nationaux des partis ont du mal à refléter les aspirations de la majorité des conseillers ou certains de ces choix s’écartent complètement des désidératas des populations.
Si dans certaines communes, les élus font semblant d’avaler la pullule au nom de la discipline du groupe, ailleurs ils ne tardent pas à le faire savoir en boycottant les cérémonies d’installation de ces équipes dirigeantes. Ainsi, à Malanville comme à Houéyogbé, les maires désignés sont déjà contestés par une bonne frange des conseillers communaux tandis qu’à Djougou, c’est la personne du premier adjoint au maire qui semble être vomie par les populations qui rêvent d’une autre tête à ce poste. Ces cas ne sont que la partie visible de l’iceberg. Sinon même à Cotonou, le premier adjoint au maire Isidore Gnonlonfoun ne pourra honnêtement accepter l’actuel maire puisqu’en tant que maire intérimaire, ancien maire de Cotonou, ancien ministre et député ; il lui serait difficile de se voir en deuxième position à la tête de cette ville, terre natale de ses aïeux ; pire derrière un maire provenant d’une autre commune pour simplement défier tous.
Il est donc clair que cette situation dresse le lit à des frustrations au sein de ces conseils communaux et municipaux. Ce qui pourra avoir de graves répercussions sur le fonctionnement de ces instances en charge du développement à la base. De même, si rien n’est fait, l’accumulation de ces frustrations pourra occasionner des défections au sein des deux partis de la mouvance créant des ralliements de députés et d’élus communaux et municipaux au candidat de l’opposition en 2021.
Abdoulaye Bio Tchané et Bruno Amoussou doivent donc très tôt essayer de dissiper ces frustrations pour ne pas être surpris par le revers de la médaille en 2021 au grand bonheur de l’opposition qui ne cesse de monter en puissance au vue des résultats des dernières élections.
Edouard ADODE
