POLITIQUE AU BENIN
Quel poids pour les Fcbe sans Boni Yayi ?
La nouvelle est tombée comme un coup de massue au sein des membres et militants des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe). Cette actualité qui pour certains à l’air d’une plaisanterie pour enflammer la toile est pourtant vraie comme l’a fait savoir l’ancien porte-parole du parti Nouréni Atchadé sur les ondes de la radio Fraternité le lundi 6 avril 2020. Et oui, l’ancien chef de l’État Boni Yayi n’est plus le président d’honneur du plus grand parti d’opposition au Bénin. Même si plusieurs ne s’attendaient pas à cette décision de la part de cet homme dont le poids politique au Bénin n’est plus à démontrer, quand on se réfère par contre aux derniers événements qui ont secoué ce parti, l’on peut dire sans risque de se tromper que cette décision de Boni Yayi n’a rien de surprenant.
En effet, cette formation politique ayant une assise nationale s’est vu frapper par les nouvelles réformes politiques engagées par le gouvernement de la rupture, ayant conduit à son absence lors des dernières législatives. Une situation face à laquelle, le leader charismatique du parti étant hors du pays dans la période n’a pu rien faire. Mais, pour revoir les Fcbe sur la scène politique, il était impérieux pour ses membres de faire de gros sacrifices en se conformant en premier lieu aux exigences du ministère de l’intérieur afin d’avoir une existence légale. Ce qui a amené l’actuel secrétaire exécutif national avec le soutien de certains membres influents du parti d’entamer des démarches qui ont conduit à l’obtention du récépissé. Un récépissé qui est devenu la source de tous les maux et la division du parti. C’était donc le début d’un théâtre à n’en point finir au sein de ce parti de l’opposition.
Ainsi, Boni Yayi en bon père a réuni les deux camps dans l’espoir de trouver un consensus. Mais malgré la volonté de cet homme à gérer les différends au sein de son parti, aucun changement concret n’a été observé jusque-là. Boni Yayi n’est pas arrivé à réconcilier les deux camps antagonistes et s’est vu comme un étranger au sein de son parti, car plusieurs décisions sont prises et lui échappaient en tant que président d’honneur. Ayant perdu le contrôle des Fcbe, et se sentant humilié, aucune autre décision n’était meilleure pour ce dernier, que la démission.
Cependant, l’ultime question que l’on doit à présent se poser, est le poids des Fcbe sans un Boni Yayi. Ce n’est qu’un secret de Polichinelle que le parti Fcbe doit sa popularité à l’homme d’Etat Boni Yayi qui a lui seul représente près de 50% du poids du parti. Il suffit d’une simple descente de quelques heures à la base pour provoquer un bain de foule et semer la panique dans le rang des adversaires. Alors, avec la démission de Boni Yayi, quel argument valable les actuels membres du parti pourront servir aux militants pour bénéficier de leur voix lors des communales de mai prochain.
En attendant la suite des événements, l’on peut dire sans risque de se tromper que les Fcbe sans Boni Yayi, c’est comme un oiseau à qui on coupe les ailes et on demande de voler.
Samira ZAKARI
