PRÉVENTION DE L’EXTRÉMISME VIOLENT AU NORD-BÉNIN : Le Pnud réunit les acteurs pour déconstruire les discours haineux

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Une soixantaine d’acteurs est en atelier de cartographie des récits et discours de haine et formulation de contre-narratifs et des messages positifs clés, pour une prévention effective des conflits et de l’extrémisme violent. Les travaux ont démarré le mercredi 27 décembre 2023, à l’évêché de N’Dali, département du Borgou. L’atelier est entièrement financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) à travers le “Projet Régional de Prévention et de Réponse à l’Extrémisme Violent dans le Corridor Atlantique”, avec l’appui financier du Danemark.

Wilfried AGNINNIN

Evaluer les tendances de récits et discours de haine et formuler des discours alternatifs pour prévenir et répondre efficacement à l’extrémisme violent dans les communes cibles du projet Corridor Atlantique, c’est l’objectif général de cet atelier de formation. Il réunit des participants venus des 11 communes d’intervention du projet sélectionnés dans les départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou et de la Donga, notamment Gogounou, Toucountouna, Kouandé Péhunco, Copargo, Bassila, N’Dali, Tchaourou, Pèrèrè, Sinendé et Bembéréké et du niveau national. Ils sont constitués des professionnels des médias, leaders religieux, responsables de femmes et blogueurs avec des expersts formateurs.

Dans sa communications sur le thème, «Introduction aux discours de haine: facteurs, conséquences sur la société et nécessité de les circonscrire et les déconstruire», le contrôleur général de Police Louis T. Tokpanou, Secrétaire permanent par intértim de la Commission nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l’Extrémisme violent et le Terrorisme, a, d’entrée, fait savoir que le «discours de haine», désigne un discours injurieux, discriminatoire, visant un groupe ou un individu sur la base de caractéristiques intrinsèques. Il s’agit de la la race, de la religion, du genre pouvant menacer la paix sociale. Pour lui et selon la stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine, le discours de haine est défini comme «tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité». De même, les discours de haine peuvent être véhiculés par toute forme d’expression, notamment des images, des caricatures, des mèmes, des objets, des gestes et des symboles, et ils peuvent être diffusés hors ligne ou en ligne.

Après avoir cité quelques exemples de propos ou discours haineux dans les communes prises en compte par ce projet Corridor Atlantique, il n’a pas oublié de citer quelques facteurs à l’origine des discours haineux notamment l’ignorance et manque d’éducation, la peur de l’inconnu, l’influence sociale et environnementale, le besoin de se sentir supérieur, les systèmes de croyances et idéologies extrémistes, les frustrations et colères, le manque d’empathie et bien d’autres.

Aux nombres des conséquences de ces discours haineux sur les communautés, il a mentionné entre autres la division sociale et la polarisation, la violence et les discriminations, les effets sur la santé mentale, la réduction de la liberté d’expression, les impacts sur la cohésion sociale, les effets sur la démocratie.

A la fin de sa communication qui a impacté tout le public présent, il a préconisé quelques mesures pour circoncrire et déconstruire les discous de haine. Il s’agit de réaliser un diagnostic approfondi sur la cohabitation entre les communautés du Nord-Bénin; de former les leaders et autres personnalités des communautés sur la communication non-violente; de mettre en place des plateformes de dialogue social entre communautés et de promouvoir l’éducation pour sensibiliser les populations sur les préjugés et stéréotypes, encourageant ainsi une compréhension plus nuancée. Dans la même dynamique, il faudra encourager le dialogue ouvert pour permettre aux différentes personnes de s’exprimer et favoriser une discussion constructive ; encourager les médias à diffuser des informations équilibrées, à éviter le sensationnel et à promouvoir des narratifs inclusifs ; réfuter les discours haineux par des faits et des données concrets, soulignant les erreurs et les inexactitudes ; promouvoir une utilisation responsable des médias sociaux et encourager les plateformes à lutter activement contre les discours haineux ; encourager la participation communautaire pour renforcer les liens interculturels et interreligieux, favorisant ainsi une société plus inclusive.

Au terme de cet atelier de formation, les principaux supports, canaux et messages clés pour contrer les discours haineux seront identifiés, les acteurs sensibilisés sur les points d’entrée, les effets néfastes et déstabilisateurs des discours de haine et les préjudices qu’ils causent aux droits des personnes pour à termes consolider les connaissances des acteurs à mieux prévenir et lutter contre les conflits et l’extrémisme violent. Les travaux prennent fin le samedi 30 décembre 2023.

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