Dans sa volonté d’assurer l’accès aux soins de santé pour les citoyens béninois, le gouvernement du Bénin a mis en place en 2019, le projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (Arch). Pour atteindre son objectif, le gouvernement ambitionne d’étendre la protection sociale à tous les fils et filles du Bénin sans distinction de couches sociales. C’est ce qui justifie l’annonce le mercredi 21 juin 2023 au terme du conseil des ministres, de la mesure de mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire pour chaque citoyen. Les modalités régissant cette mise en œuvre ont été précisées ainsi que les maladies prises en compte.
Florent YAMA
L’assurance maladie pour tous les citoyens est désormais obligatoire au Bénin. C’est une volonté du gouvernement pour permettre l’accès aux soins de santé à toutes les populations. Après la loi n°2019-40 du 7 novembre 2019 qui instaure l’égal accès à la santé pour tous les citoyens, l’Assemblée Nationale (An) a voté la loi n°2020-37 relative à la protection de la santé des personnes. C’est en application à cette loi que le gouvernement du Président Patrice Talon, procède à l’instauration d’une assurance obligatoire.
Pour les employés du public
Pour les salariés du secteur public, des établissements publics ou organismes publics non commerciaux, l’État prend en charge les frais de souscription d’une police d’assurance maladie pour les soins de base, ainsi que ceux de leurs conjoints et de leurs enfants. Les étudiants bénéficiaires d’une allocation d’État, les retraités du secteur public, leurs conjoints et enfants, et les pauvres extrêmes sont également exempts de tout paiement. L’aide de l’État s’étend également aux retraités du privé à faible revenu.
Pour les employés du secteur privé
À ce niveau, le paiement de la souscription obligatoire à une assurance maladie intégrant au minimum le paquet de soins de base incombe aux employeurs. Ces derniers payent pour leurs employés, leurs conjoints et enfants. Les employeurs paient la prime d’assurance pour les soins de base à hauteur de 80%. Les retraités du privé quant à eux, souscrivent pour eux-mêmes, leurs conjoints et leurs enfants. Il est aussi possible pour eux, de se faire prélever la prime d’assurance à la Caisse Nationale de Sécurité Société (Cnss). Dans une autre mesure, les personnes exerçant des professions libérales sont conviées à souscrire pour elles-mêmes, leurs conjoints et leurs enfants.
Des affections du panier des soins de base
Selon le conseil, « il s’agit des affections telles que : le traumatisme des membres thoraciques, traumatisme des membres pelviens, traumatismes crâniens, fistules obstétricales simples et complexes, infections respiratoires aiguës hautes et basses chez les enfants. » Il précise aussi, « les infections urinaires de l’enfant, sepsis chez les enfants de moins de 5 ans, infections cutanées bactériennes chez les enfants de moins de 5 ans, paludisme, diarrhée et les infections de l’adulte pris en charge médicalement. »
Il sera aussi pris en compte, « les consultations de médecine générale, l’accouchement naturel ou assisté, la césarienne, l’hémorragie au cours du 3ème trimestre de la grossesse et l’hémorragie du post-partum ». L’hospitalisation pour, les examens de laboratoire et la chirurgie traumatologique pour les affections du panier de soins de base sont aussi concernés. Sans oublier « le drainage d’un abcès superficiel, les soins d’urgence, les soins de réanimation, les extractions des corps étrangers chez les enfants de moins de 5 ans ainsi que la chirurgie relative à l’appendicectomie, la cure de hernie, la cure de péritonite, la levée d’une rétention d’urine, l’occlusion intestinale, la prise en charge des brûlures ». Le coût du transport médicalisé dans le cadre d’une référence est également pris en compte pour les prestations et affections incluses dans le panier de soins de base.
« Par ailleurs, les consultations, les soins à l’exception des médicaments, les explorations diagnostiques et les hospitalisations pour les autres affections non contenues dans le panier de soins de base sont pris en charge par l’Etat pour ses agents et les retraités du secteur public, par les établissements publics et les collectivités territoriales pour leurs agents, leurs conjoints et leurs enfants à charge à hauteur de 80%.», souligne le gouvernement.
Excepté l’État, tous les employeurs disposent de 12 mois pour souscrire à l’assurance de leurs employés et fournir à la Cnss les polices d’assurances souscrites.