REFORME DANS LE SECTEUR DE LA DECENTRALISATION AU BENIN : L’expert Franck Kinnivo apprécie

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Le président Patrice Talon a tenu une séance d’échanges, le mardi 21 septembre 2021, au palais de la Marina avec les 77 maires assistés par leurs adjoints et certains acteurs de la décentralisation. Ainsi, le chef de l’Etat a présenté à ses hôtes son ambitieux projet de réforme du secteur de la décentralisation au Bénin. Des réformes qui suscitent déjà des vagues de polémiques au sein de l’opinion publique.

Au détour d’une interview accordée à Radio Sêdohoun, le spécialiste des questions de la décentralisation et de la gouvernance locale Franck Kinninvo, a donné son avis sur cette nouvelle réforme. Selon lui, le secteur de la décentralisation souffrait de quelques faiblesses depuis 2006 et qu’il faille corriger. Alors, cette nouvelle réforme est la bienvenue. « Il ne s’agit pas de rejeter la réforme à l’aveugle. Il faut aller lire les textes pour voir les bons points pour les consolider et apporter des améliorations aux points d’ombres afin d’avoir les dividendes de la décentralisation, c’est-à-dire la démocratie locale et le développement à la base », a-t-il clarifié.

Pour Franck Kinninvo, les anciens textes comportaient quelques insuffisances majeures dont la politisation à outrance des administrations communales, la question des ressources humaines et financières qui handicapent la décentralisation et par ricochet, le développement des communes. Ainsi, cette nouvelle réforme apportera des améliorations notamment au niveau politique avec l’avènement du Conseil de Supervision qui permet au maire d’avoir un droit de regard sur la gestion de l’organe exécutif dirigé par le Secrétaire Exécutif (Se), désormais ordonnateur du budget communal. La réforme allège également la tutelle du préfet qui perd le pouvoir d’annuler les actes querellés des maires. De même, il y aura une nouvelle typologie des collectivités territoriales et le Fonds d’Investissement communal (Fic) qui va remplacer le Fonds d’Appui pour le Développement des Communes (Fadec).

Concernant l’autorité du maire, le spécialiste des questions de la décentralisation et de la gouvernance locale pense que le pouvoir du maire n’a pas été supprimé mais plutôt réduit. « C’est vrai, le maire n’est plus le chef de l’administration communale et aussi l’ordonnateur du budget communal. Mais il préside le conseil de supervision. L’objectif est de séparer les fonctions politiques et techniques », a-t-il déclaré pour finir.

Daniel KOUAGOU

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