RESPECT DU CORDON SANITAIRE DANS LA LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS : Bilan mi-figue mi-raisin pour la première journée à Porto-Novo

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RESPECT DU CORDON SANITAIRE DANS LA LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS

Bilan mi-figue mi-raisin pour la première journée à Porto-Novo

Annoncée à grand renfort médiatique, la mesure d’isolement et de ceinture de sécurité autour de certaines communes à risque est entrée en vigueur le lundi 30 mars 2020 au Bénin. Depuis hier matin donc, les habitudes ont changé dans les villes d’Adjarra, de Missérété, Sèmè-Podji, Cotonou, Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Torri, Zè, et Aguégués. Seulement le bilan de cette première journée laisse un goût amer dans l’applicabilité de la décision.
Ce qui retient plus l’attention à l’entrée de ces villes est le détachement sécuritaire, composé d’une horde de policiers et de militaires avec des chicanes pour bloquer la circulation. La commune d’Adjarra, frontalière à Avrankou et au géant voisin de l’Est, (Nigéria) ne fait pas exception à la règle. Le dispositif sécuritaire est installé à Dagbéhouè, dernier village reliant les communes d’Adjarra et d’Avrankou. Pas de passage pour moto, voiture, encore moins pour piéton. Les forces de l’ordre veillent au grain et mettent en déroute tout contrevenant. A l’intérieur de la ville, les grandes artères n’ont pas connu l’affluence habituelle. Les motos pour la plupart, font les tours et déplacements d’un quartier à un autre, les voitures pour leur part se comptent au bout du doigt et jamais celles de transport en commun. Les marchés et autres lieux de regroupement des hommes et des femmes ont perdu leur image habituelle laissant place aux animaux en divagation hormis quelques passages de motos. Les achats sont devenus quasiment impossibles même au grand marché, à Ouando et les bars et discothèques fonctionnent au ralenti. Les quelques citoyens rencontrés expriment la peur qui les anime au sujet du respect de cette décision, d’où le confinement.
Aux niveaux des embarcadères de Mèdédjonou, de Djavi et de Lindja-Dangbo reliant la commune d’Adjarra au Nigéria, le dispositif sécuritaire installé empêche tout passage avec la présence des forces de l’ordre.

Des fausses notes

Le respect de la décision du cordon sanitaire pour le résultat escompté a du plomb dans l’aile. En effet, au regard du constat effectué le lundi 30 mars 2020 dans la plupart des villes ciblées par la décision, le manque de sensibilisation de la population surtout dans les langues locales a plombé la vision du gouvernement. En deuxième position, le manque du dispositif sécuritaire car, mises à part les voies principales qui sont fermées, la population avait la possibilité d’emprunter plusieurs autres issues sans être inquiétées pour rallier telle ou telle autre partie du pays. Mieux, plusieurs bars et discothèques ont servi leur clientèle dans la clandestinité et le moyen trouvé pour le faire est de ne pas mettre la musique. Pour les policiers approchés à cet effet, ce sont des corrections à apporter à la décision au fil des jours.

Charles HONVOH

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