UTILISATION DE LA MAIN D’ŒUVRE INFANTILE AU BENIN : Les doux supplices des âmes innocentes . Les grands paradoxes du travail des enfants

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Le mercredi 16 juin dernier, l’Afrique a célébré la journée de l’enfant africain. Une journée qui permet aux structures étatiques et non qui s’occupent des droits des enfants de réfléchir sur la situation de ces âmes innocentes en Afrique. Ainsi, plusieurs actions sont menées dans les Etats pour garantir à tous les enfants le bonheur dont ils ont droit en tant qu’êtres fragiles. Cependant, ils sont encore nombreux en Afrique en général et au Bénin en particulier, ces enfants qui subissent avec joie certains supplices au quotidien sans pour autant se rendre compte que leurs droits sont ainsi violés.

Edouard ADODE

Le recours à la main d’œuvre infantile est l’une des graves violations des droits de l’enfant qu’on note au Bénin. Cette violation des droits de l’enfant africain se passe au quotidien sans grande indignation de la part des adultes.
En effet, ils sont nombreux ces enfants dans les villes et campagnes à être utilisés sur des chantiers, dans des ateliers, aux champs et même dans des maisons. Bien que la loi ait interdit toutes formes d’exploitation des enfants au Bénin, certains adultes trouvent toujours des raisons pour violer cette interdiction sans aucune inquiétude.
Ainsi, des enfants de moins de 15 ans se retrouvent dans des ateliers et soumis à des tâches rudes et pénibles normalement réservées aux adultes. Pour la plupart, ils sont issus des familles pauvres qui les confient à ces patrons pour l’apprentissage d’un métier. D’autres sont des orphelins abandonnés à la nature sans aucun soin. Pire, il n’est pas rare de voir des enfants connaître le même sort bien étant avec leurs propres parents.

Le triste bonheur des enfants maltraités

Ce qui est marrant dans la plupart des cas où les droits de ces enfants sont violés, c’est que ces derniers sont fiers de ce qu’ils travaillent comme des adultes. D’ailleurs, pour ceux issus de familles pauvres, ils sont déjà heureux qu’un adulte les exploite et leur assure en retour deux repas par jour au lieu de mourir de faim auprès de leurs géniteurs. Pour les orphelins qui se retrouvent dans cette situation, ils la regardent comme le mieux qui puisse leur arriver. Puisqu’au regard de l’abandon dont ils font objet après le décès de leurs parents, ils se disent déjà heureux avec l’espoir qu’à l’avenir, ils pourront être autonomes grâce au travail qu’ils apprennent aujourd’hui dans la douleur et dans la souffrance.
Elles sont aussi nombreuses ces fillettes qui sont placées dans certains foyers servant de domestiques pour des personnes bien responsables qui devraient s’insurger contre le fait. Mais ces personnes exploitent ces fillettes contre une maudite rémunération qu’elles versent aux parents de ces âmes innocentes qui sont même contentes de participer par leurs efforts à la résolution d’un problème de la famille. Ces fonds sont le plus souvent perçus à l’insu de ces filles puisque le contrat est entre les tuteurs et les parents.
Ailleurs, ce sont même les parents qui devraient garantir le respect des droits reconnus aux enfants, qui utilisent ces derniers à des fins économiques. Ainsi, pendant les vacances et les congés, ceux qui ont la chance d’aller à l’école sont tenus d’accompagner leurs parents dans leurs activités génératrices de revenus. C’est également une fierté pour ces enfants de travailler pour leurs parents dans les marchés, dans les champs, à la pêche ou sur des chantiers sans aucune rémunération.

Un défi à relever

Face à cette situation très ambigüe dans laquelle les enfants se voient déjà heureux, les autorités étatiques et les Organisations Non Gouvernementales doivent multiplier des actions pour une prise de conscience des parents. De même, la surveillance doit être de mise pour appréhender les auteurs de ces violations courantes des droits des enfants et leur appliquer les sanctions qui s’imposent sans aucun état d’âme. La dénonciation n’étant pas dans l’habitude des béninois, un renforcement de l’effectif des éléments des brigades des mineurs permettra une bonne couverture du territoire national pour un rapprochement dissuasif de la police des populations.
Alors, tant que tous les enfants n’arriveront pas à jouir pleinement de tous leurs droits, les sociétés africaines auront toujours des difficultés de développement puisque les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain.

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