En conseil des ministres dernier, le gouvernement a décidé de débloquer 80 milliards pour soutenir la population en proie à une cherté de la vie qui ne dit pas son nom. Patrice Talon en bon père de famille décide alors de revoir certaines dispositions fiscales et douanières en vue de provoquer la baisse des prix de certains produits de grande consommation. De nouveaux prix ont été donc fixés par le gouvernement et les commerçants sommés de les respecter sans délai.
Si l’intention et l’action du gouvernement sont à saluer, car visant à soulager la peine des populations, il n’en demeure pas moins qu’elles sacrifient les commerçants qui ont sans doute des stocks de produits achetés chers qu’on leur exige de liquider désormais.
Le commerçant qui a acheté ses produits et en a stocké une bonne quantité selon l’ancienne grille des impôts et de la douane s’en sort comment? Doit-il prendre le risque d’acheter cher et vendre à vil prix sous prétexte que le gouvernement veut faire du social ?
C’est là le véritable problème et c’est d’ailleurs ce qui explique que les nouveaux tarifs ne sont toujours pas appliqués sur le terrain. En procédant ainsi, le gouvernement récolte les lauriers d’une prétendue mesure sociale qui ne sera jamais réelle et de l’autre côté les commerçants sont livrés à la vindicte populaire. Ce sont ces derniers qui seront désormais responsables de la cherté de la vie, car le gouvernement aurait démontré sa bonne foi.
Si le gouvernement veut vraiment faire du social, qu’il rachète les produits auprès des commerçants et installe un système de vente sociale. On pourrait ramener le système de l’Onasa.
Oublions la faim et raisonnons…
Barnabas OROU KOUMAN BOK
