XÉNOPHOBIE EN TUNISIE : Des centaines d’africains subsahariens rapatriés .Quel sort pour les ressortissants béninois ?

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Attisée par le Président de la Tunisie Kaïs Saïed dans son discours en date du mardi 21 février 2023, la xénophobie a atteint le paroxysme dans le pays maghrébin. Par centaines, les ressortissants des pays d’Afrique noire, sont rapatriés, fuyant les agressions de tous genres. Le gouvernement béninois s’est dit préoccupé par la situation et reste en alerte. La Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire et le Mali ont rappelé leurs ressortissants vivants en Tunisie le week-end dernier. Les premiers avions affrétés à cet effet, sont déjà arrivés dans ces pays avec environs 500 passagers. 

Florent YAMA (Stg)

Chassés de leurs domiciles, renvoyés de leur lieu de travail, agressés physiquement, sont quelques actes parmi de nombreux d’autres, que subissent impunément les hommes et femmes noirs en Tunisie. La peur au ventre, ces derniers fuient par centaines.

En ce qui concerne les béninois qui vivent dans ce pays, le gouvernement a affirmé qu’il n’y avait pas de besoin de rapatriement pour le moment. Toutefois, le Chef de l’État Patrice Talon et son gouvernement suivent de près l’évolution de la situation. La communauté béninoise en Tunisie serait en situation régulière, raison pour laquelle il n’y a pas péril en la demeure. D’ailleurs, le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji a rassuré les compatriotes. « Nous avons une petite communauté en Tunisie. C’est essentiellement des étudiants et quelques travailleurs. Nous n’avons pas enregistré en ce moment de besoin de rapatriement formulé. Les services compétents sont en alerte et agiront dès que le besoin se fera sentir », a-t-il fait savoir lors de la rencontre avec les journalistes à Cotonou le 3 mars 2023. De ses propos, il ressort que les citoyens du Bénin vivant de façon clandestine au pays de Kaïs Saïed, sont en nombre très réduit. «Vous avez très peu de Béninois qui sont dans l’immigration clandestine », a-t-il ajouté.

Les Organisations Non Gouvernementales (Ong), l’Union Africaine (Ua) et de nombreux autres organismes internationaux ont condamné ces actes de violence et de racisme dont sont victimes des africains, dans ce pays. Visiblement, le Président tunisien ne veut plus de noirs en situation irrégulière dans son pays.

Des soulèvements

Dans son récent discours, il a accusé les immigrés clandestins d’être une source d’insécurité en Tunisie. L’immigration clandestine pour lui, est une « entreprise criminelle visant à changer la composition démographique de la Tunisie afin de la transformer en un pays africain seulement et estomper son caractère arabo-musulman ». Des propos jugés xénophobes et racistes. Des milliers de personnes sont de ce fait, descendus dans les rues le samedi 4 mars 2023 pour manifester leur mécontentement.

Un responsable de l’Association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie (Aesat) a rapporté au média ”InfoMigrants” des témoignages. « L’un de nos membres, un Malien a été attaqué, mercredi, vers 2 heures, par des jeunes tunisiens à son domicile, à Tunis. Un autre a été jeté du premier étage de son bâtiment par son bailleur », s’est-il plaint.

Alors que la communauté internationale tente de lutter contre le racisme vis-à-vis de tous les peuples en particulier la communauté noire d’Afrique, la Tunisie, un pays d’Afrique part en guerre contre des migrants noirs.

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