EDUCATION A PARAKOU : Les bibliothèques scolaires abandonnées

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EDUCATION A PARAKOU

Les bibliothèques scolaires abandonnées

La fréquentation des lieux de documentation est nécessaire pour la jeunesse d’aujourd’hui. Dans les collèges et lycées de la ville de Parakou, des salles sont aménagées à cet effet pour accueillir les apprenants. Cependant, force est de constater que la plupart des bibliothèques des établissements secondaires de la ville sont abandonnées par les apprenants qui préfèrent aller se documenter dans les autres bibliothèques de la ville. Cette situation prend d’ampleur au fil des ans, interpellant ainsi les autorités en charge de l’enseignement secondaire à penser à la résurrection des bibliothèques scolaires pour le bonheur des apprenants.

Aurore ADANDEDJAN et Noël SOSSA (Stgs)

Les vraies connaissances se trouvent dans les livres, dit-on. Pour acquérir ces savoirs, il urge de fréquenter les bibliothèques. Mais force est de constater que dans la ville de Parakou, ce sont les bibliothèques situées hors des établissements scolaires qui sont les plus fréquentées. Pour Didier Jaurès Voïtan, Documentaliste de formation et chef centre du Caeb à Parakou, » ce sont les bibliothèques hors des établissements scolaires qui sont les plus fréquentées », a-t-il laissé entendre. «Chaque jour il y a d’affluence à la bibliothèque. La fréquentation journalière tourne autour de 1000 à 2000 lecteurs, les mercredis et les samedis sont les jours où on note le plus d’affluence. Et on peut dénombrer 20 379 lecteurs pour le compte du mois de janvier 2019», a-t-il ajouté. Malheureusement cela ne se remarque pas dans les bibliothèques scolaires. Ces centres de documentation scolaires sont très peu fréquentés. Au lycée Mathieu Bouké, le bibliothécaire Adamou Yérima Sakka estime que la fréquentation n’honore pas l’effectif des apprenants de ce lieu du savoir. « La fréquentation de notre bibliothèque laisse à désirer parce que les élèves viennent lorsque les professeurs sont absents et d’autres viennent pour les bandes dessinées. L’affluence journalière est de 20 élèves», a-t-il déclaré. Ce constat est le même au Ceg Hubert Maga de Parakou. Assimaou Assouma responsable de la bibliothèque de ce collège confie, «par jour nous recevons au plus 20 élèves au minimum. Ils viennent s’ils n’ont pas cours et d’autres deux fois par jour ».

Les causes de l’abandon des bibliothèques scolaires

Pour Assimaou Assouma, il y a la non motivation de certains élèves, et le non renouvellement des documents au programme sont entre autres raisons qui justifient la situation. « Beaucoup d’élèves des séries littéraires ne sont pas motivés. C’est notre véritable problème malgré nos nombreuses sensibilisations et la disponibilité des livres au programme. Le premier cycle est plus motivé que le second cycle », a-t-il constaté. Certes, les réalités ne sont pas les mêmes dans les établissements. Au Lycée Mathieu Bouké de Parakou les causes sont tout autres. Adamou Yérima Sakka indique, « ce qui explique cela est la cause des ouvrages au programme qui ne sont pas en grand nombre disponibles ». Tous affluent vers les centres de documentation publique à cause de la disponibilité de tous les ouvrages au programme et de tout autre document utile ainsi que certaines activités. En témoignent certains lecteurs rencontrés à Caeb-Parakou. Abdel Chabi Boro, élève en classe de terminale au Ceg Zongo affirme qu’il fréquente la bibliothèque du Caeb parce qu’il trouve des ouvrages de son goût. «  Moi, je m’intéresse au Caeb pour ma culture, les activités qu’ils organisent et à cause des documents scientifiques et littéraires ». Richnel Habib étudiant en deuxième de statistiques à l’Université de Parakou renchérit, « j’aime les lieux calmes. C’est pourquoi je me rends très souvent à la bibliothèque du Caeb. J’y trouve des documents de statistiques, de mathématiques, et d’informatique pour la programmation», a-t-il martelé.

Adamou Yérima Sakka, bibliothécaire du lycée Mathieu Bouké cite quelques difficultés auxquelles sont confrontées les bibliothèques scolaires. «Les élèves volent les documents ou les déchirent, il y a l’étroitesse du cadre et le manque de documents au programme». Assimaou Assouma va plus loin en évoquant d’autres causes de cette situation déplorable. « Les difficultés que nous rencontrons sont le non renouvellement de certains ouvrages au programme, des élèves qui sont plus intéressés par des romans qui ne sont pas au programme et qu’on en possède pas », a-t-il fait remarquer. Il faut souligner que le ceg1 à vite compris, et met en place certaines dispositions pour maintenir les élèves. « Pour avoir plus d’affluence nous avons mis en place certaines activités comme les clubs de lecture, des moments d’échange sur des sujets, des explications de certains romans pour la compréhension », a fait savoir le bibliothécaire.

Cette situation interpelle les autorités en charge de l’éducation pour que les bibliothèques scolaires puissent répondre aux besoins des apprenants pour éviter les promenades de ces derniers à la recherche de documents pour leur formation dans les des endroits hors du cadre scolaire. Les associations des parents d’élèves et les regroupements des anciens élèves des collèges et lycées publiques doivent également apporter leur pierre à la construction de l’édifice.

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