APRES 33 ANS DE SERVICE A L’OBSS: Abib Nagnimi s’en réjouit mais déplore certains faits

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APRES 33 ANS DE SERVICE A L’OBSS

Abib Nagnimi s’en réjouit mais déplore certains faits

La Cnss (Centre national de sécurité sociale) autrefois Obss (Office Béninoise de Sécurité Sociale) est un service public béninois ayant pour tâche le payement des pensions aux retraités, payement des allocations familiales aux enfants des travailleurs grâce aux cotisations faites par l’embaucheur et aussi le payement d’assurance aux travailleurs en cas d’accident de travail. Nagnimi Abib, retraité de l’Obss après plusieurs années passées dans ce haut service de l’Etat, livre dans ce numéro de votre rubrique « Une vie, un métier » les temps forts de sa carrière dans ce secteur. Suivez plutôt.

Samiratou ZAKARI

Daabaaru : Pourquoi avez-vous choisi faire carrière dans ce service de l’Etat ?

Nagnimi Abib : Vraiment pour dire vrai, c’est un simple hasard. Je ne me suis jamais imaginé dans un tel service, je n’avais aucune vocation. C’est Dieu qui sait faire les choses, car je me suis retrouvé là-bas juste comme ça.

Parlez-nous de vos débuts ? (Quand et comment êtes vous arrivez à L’Obss)

Je suis arrivé à l’Obss actuel Cnss suite à un concours que l’Etat avait lancé en son temps. J’avais échoué au Bac en cette période et je réfléchissais à ce qu’il faut faire pour en quelque sorte subvenir à mes besoins quand le recrutement à été lancé par le ministère du travail. C’était donc une chance que j’ai saisie. Heureusement, j’ai été sélectionné mais envoyé d’abord au niveau de l’usine de brasserie, car en cette période c’est l’Etat qui choisissait où envoyé les gens en fonction des besoins. J’ai pris fonction là-bas en 1981 et j’ai travaillé en tant que ouvrier au service de brassage de bière pendant 10 mois. Il faut dire que je n’étais pas du tout satisfait de mon poste occupé à la Sobébra en ce temps. Je travaillais donc en attendant de trouver mieux. Comme Dieu fait bien ses choses, il y a l’Obss qui était en manque d’agent de bureau et par pur hasard j’ai encore entendu mon nom à la radio parmi ceux qui devraient être envoyés dans ce service. C’est comme ça je suis parti à Cotonou pour prendre service à L’Obss en avril 1982. L’Obss étant divisé en trois secteurs, j’ai travaillé au service des pensions de retraite. Parlant des débuts il faut dire qu’on a été bien accueillis là-bas, les conditions de travail étaient plus abordables et on ne subissait pas trop le régionalisme comme avec nos patrons de la Sobébra même si ce comportement existait vraiment en notre temps.

Quels sont les avantages qu’on a à travailler dans ce service ?

Comme dans tous les services, chaque corps de métier à ses avantages. Et ce qui est commun à tous les métiers c’est tout au moins le salaire dont bénéficiait chaque travailleur. Aussi l’avantage avec l’Obss aujourd’hui Cnss, c’est qu’on est très ouvert au monde surtout avec la sécurité sociale, car on travaille avec la population à la base. On arrive à se faire des connaissances, et quand on a la chance, on voyage beaucoup.

Qu’en est-il des inconvénients ?

Les inconvénients, est-ce qu’il y en avait vraiment? C’est si tu es trop ambitieux, tu peux courir des risques. Quand on amène un dossier pension, étant à la session étude de dossier, tu as donc la charge d’étudier le dossier avant qu’il ne soit envoyé à la session suivante. Si tu veux donc te lancer dans les affaires de falsification des dossiers en gonflant les derniers salaires du retraité dont tu as les dossiers en charge pour que la pension soit élevée tu as forcément de problème quand tu es découvert. C’est avec le temps, j’ai appris que ce circuit existait dans notre secteur et les gens s’y lançaient. Aussi si tu es embauché en tant que caissier dans notre service là, il y a assez de difficultés. L’Obss brasse des millions et quand tu es à la caisse pour une virgule mal placée, tu dois t’expliquer. Tu travailles du matin au soir sans repos. Assez de difficultés quant même à ce poste…

Racontez nous le jour le plus heureux de votre carrière

Comme jour heureux, je parlerai du jour où on m’a annoncé que j’avais droit à un rappel sur mon salaire. Quand ils ont fait la différence de tout ça et qu’ils me l’ont remis, ça m’a permis de renouveler mon salon et d’envoyer l’ancien au village. Il y a toujours la table et les meubles de ce salon qui sont là et en pleine forme. C’est donc ce jour j’ai commencé par avoir le goût de travailleur salarié.

Contez nous alors le moment malheureux 

Je parlerai plutôt d’étape malheureuse de ma carrière. Ce que j’ai constaté et déploré pendant ma carrière c’est que, étant tous fonctionnaires de l’Etat, on prenait des collègues parmi nous qui étaient envoyés à des formations pendant que d’autres sont là sans bénéficier de rien. Les gens étaient envoyés de façon sélective et les critères de choix je ne saurai le dire car je n’ai toujours pas compris sur quoi ils se basaient pour le faire. A la fin tu constates que les collègues avec qui tu as commencé dans la fonction te dépassent en grade quand bien même tu sais que sur le plan intellectuel tu es en avance sur eux. C’était malheureux. Je ne sais pas si c’était les affaires de régionalisme ou si c’était les affaires de connaissances ou de sentiments, mais c’est ce qui se passait. Certains étaient à la traine pendant que d’autres montaient. Et tu constates que tu es envoyé à la retraite plutôt que prévu surtout quand tu occupes un certain poste syndical, tu subis beaucoup de traitements. Au lieu d’aller à la retraite à 60 ans, tu peux être envoyé déjà à 55 ans. On ne disait pas que c’est à cause du poste syndical que tu occupais dans la corporation mais ils tenaient toujours compte de ça. J’ai eu la malchance d’être syndicat pendant 28 ans sur 33 ans de service avant d’aller à la retraite en 2014.

Regrettez-vous d’avoir servi dans ce secteur ?

Je ne regrette pas vraiment, car ça ma permis de m’ouvrir plus au monde. L’Obss c’était un simple hasard que je ne regrette pas aujourd’hui.

Un message à l’endroit de ceux qui sont encore en poste et des jeunes qui veulent emboiter vos pas

Je les exhorte à beaucoup de patience car rien n’est facile dans cette vie. Aussi, il faut être accueillant avec les clients. Au jeunes également je les invite à l’amour du travail et ne pas tout de suite viser l’argent. Tant qu’ils font bien le travail ils vont jouir de cela un jour.

Votre mot de la fin

Comme mot de la fin je dirai que c’est bon de travailler et c’est bon d’aller jusqu’à la retraite. Je vous remercie pour la considération portée en ma personne, et plein succès à votre journal.

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Daabaaru