Principe qui consiste à ce qu’un individu malade emploie des médicaments sans aucune prescription médicale au préalable. L’automédication puisque c’est de cela qu’il s’agit, sans aucun doute, est l’un des plus grands maux qui minent la santé publique au Benin.
Ainsi, à Parakou, s’il y a une pratique courante à laquelle personne n’échappe c’est bel et bien l’automédication. Vieux et jeunes, font recours à cette pratique pourtant nuisible à la santé. « Il m’arrive souvent de prendre des médicaments sans aller à l’hôpital, parfois ce sont des comprimés que mes frères ont utilisés pour se traiter », a fait savoir Sylvain Kassin. C’est également le cas de Cécile Monsia, « il y a certains maux qui ne nécessitent pas la consultation, le paracétamol par exemple, je le prends quand j’ai mal à la tête, pas besoin de faire une consultation pour ça ».
Pourtant, faire de l’automédication peut aggraver un mal dans la mesure où l’auto diagnostic effectué par le patient n’est pas forcément juste. Des effets secondaires liés au médicament pourraient donc créer de nouveaux problèmes, en témoigne Victorine Agbannon. « Il m’est arrivée de prendre un médicament sans ordonnance qui m’a causé un peu de tort, j’ai regretté parce que ça m’a donné des vertiges, je vomissais puis je faisais également la diarrhée, j’ai dû courir pour aller faire une consultation ».
Ce phénomène, très constaté au sein de la population présente un autre risque qui est le non respect de la posologie. La dose du médicament varie normalement d’un individu à un autre en fonction du poids, de la surface corporelle et également en fonction d’autres facteurs. « Pour tout médicaments il y a la dose à respecter en fonction de la personne concernée. Celui qui a un poids de 50 kilos ne peut pas prendre la même dose que celui qui a un poids de 100 kilos », a expliqué Rafiou Baguidi, médecin généraliste sur les antennes de radio Parakou.
Des raisons de l’automédication
La cause principale de l’automédication reste sans doute la prolifération des médicaments de rue qui contiennent beaucoup de substances toxiques. Ces médicaments à portée de mains et à moindres coûts poussent les populations à s’en procurer pour tenter de soigner leurs maux elles-mêmes. « Le fait de ne pas vouloir payer la consultation, le coût élevé des médicaments, la honte de faire connaître son mal puisque certains souffrent des maladies comme les infections et ces personnes n’aiment pas en parler, ce sont-là quelques raisons qui poussent à l’automédication », a notifié le médecin généraliste.
A en croire le médecin, cette pratique à des conséquences fâcheuses comme les insuffisances rénales, les hépatites et bien d’autres maux pouvant conduire à la mort. En santé il est dit « tout est poison, rien n’est poison », un adage utilisé par Rafiou Baguidi pour prouver que c’est la surdose qui est le poison en toute chose.
L’automédication quelle que soit sa justification reste une pratique dangereuse à décourager à tout prix par des sensibilisations afin que la population sache manipuler ces drogues pour le mieux être de tous.
Huguette LAWANI (Stg)
