BÉNIN/FACE À LEURS DIFFICULTÉS : Voici le plaidoyer des éleveurs du Sud et du Centre au Président Talon

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Les participants

Les éleveurs des 8 départements du Sud-Bénin plaident pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Face aux difficultés dans l’exercice de leurs activités pastorales, ils ont adressé un plaidoyer au Chef de l’État Patrice Talon. C’était le samedi 2 mars 2024, à l’occasion d’une séance tenue à Dassa-Zoumé. C’est une initiative de la communauté des éleveurs du Sud et du centre ainsi que de l’Union Départementale des Organisations Professionnelles d’Eleveurs de Ruminants Zou-Collines (Udoper) . Ils ont remercié le Chef de l’État Patrice Talon pour ses actions au profit des éleveurs avant de faire des suggestions. C’était en présence du Maire de Dassa Oscar Djigbenoude Minakpon, du Président de l’Anoper Aboubakar Alfa Tidjani, du Directeur département de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche des Collines Philbert Ezin Aïgbanvi, du présentant du Préfet des Collines Florentin Akpovi Gbedji, de l’honorable Mariam Djaouga, du représentant du directeur départemental de la police républicaine des Collines Casimir Akodegbe. Voici ci-dessous, l’intégralité de leurs doléances.

Wilfried AGNINNIN

Participants

 

ALLOCUTION DU PORTE-PAROLE DES ELEVEURS DE BOVINS A L’OCCASION DE LA RENCONTRE DE PLAIDOYER AVEC LE CHARGE DE MISSION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A DASSA-ZOUME LE 02 MARS 2024
Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des éleveurs de bovins;
Monsieur le Préfet du Département des Collines
Monsieur le Directeur Départemental de la Police Républicaine des Collines;
Monsieur le Directeur Départemental de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pèche des Collines ;
Monsieur le Maire de la commune de Dassa-Zoumè ;
Majestés têtes couronnées ;
Respectables Dignitaires, sages et notables des communautés pastorales de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé, du Plateau, du Couffo, du Mono, des Collines et du Zou;
Messieurs et mesdames les Représentant(es) des différentes organisations socioprofessionnelles des éleveurs ;
Messieurs les Responsables des ONG ici présents ;
Chers Eleveurs ;
Honorables invités ;

Mesdames et Messieurs en vos divers rangs et grades respectifs ;
L’honneur nous revient, au prime abord, de vous souhaiter la bienvenue ici à Dassa-Zoumé, cette belle cité hospitalière des OMON-DJAGOUN, chef-lieu du département des Collines. C’est aussi une occasion pour nous de saluer les efforts consentis par le Gouvernement dans le domaine de l’élevage et de soulever nos cris de cœur afin de les faire parvenir au Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Son Excellence Monsieur Patrice TALON.
Nous sommes donc très heureux d’accueillir et d’être en présence du chargé de mission du président de la république auprès des éleveurs qui a bien voulu nous honorer en acceptant d’effectuer ce déplacement pour nous écouter, cette fois-ci d’une voix commune, après nous avoir rencontrés séparément dans nos différentes localités, dans le cadre de la mission de vulgarisation du code pastoral et du décret N° 2023-303 du 07 Juin 2023 portant modalités d’exercices de la veille pastorale au Bénin .
Nous avons choisi de l’inviter parmi nous aujourd’hui parce qu’il incarne nos yeux, nos oreilles et nos langues auprès de la Haute Autorité. C’est ce qui justifie la forte mobilisation de la communauté pastorale des huit (08) départements que sont l’Atlantique, le Littoral, le Mono, le Couffo, l’Ouémé, le Plateau, le Zou et les Collines.
Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des éleveurs de bovins ;
Honorables invités ;
La rencontre de ce jour samedi 02 Mars 2024 revêt, pour nous professionnels de l’élevage de ruminants ici réunis, une double importance :
En invitant notre voix autorisée auprès du Chef de l’Etat, nous avons voulu soumettre par son biais un message qui nous tient véritablement à cœur. Ce message, dans un premier temps, est un message de reconnaissance envers le Gouvernement pour les efforts consentis, ces dernières années, dans le domaine de l’élevage. La communauté pastorale du Bénin ne saurait rester insensible à cette kyrielle de bénédictions qui ne cesse de pleuvoir sur elle, depuis son avènement au pouvoir en 2016. De mémoire de citoyen béninois, aucun régime politique ne s’est jusqu’ici autant investi en faveur des communautés pastorales que celui de Son Excellence, le Président Patrice TALON. Beaucoup d’actes et actions posés ont permis aux éleveurs de se sentir considérés à travers la prise en compte de nombre de leurs préoccupations. Il nous sera difficile de pouvoir énumérer tout ce qui a été fait en faveur des éleveurs. Néanmoins, il nous parait important de citer quelques actions à mettre à l’actif du Chef de l’Etat et de Son Gouvernement. Au nombre de celles-ci, on peut citer, entre autres, les actions phares suivantes :
Le vote, la promulgation du code pastoral en vigueur et son arrêté d’application ;
La réalisation des infrastructures agro-pastorales ;
L’amélioration de la santé animale à travers l’instauration du mandat sanitaire ;
La valorisation des filières lait et viande par la mise en route de nombreux projets et programmes ;
L’accès à la propriété foncière aux éleveurs avec l’instauration de l’Attestation de Détention Coutumière (ADC) dont la délivrance permet aux communautés pastorales autochtones de sécuriser les domaines où ils exercent leurs activités depuis des décennies ;
La subvention de l’aliment bétail à hauteur 50% en 2022 ;
La prise des arrêtés interdisant des déguerpissements anarchiques et inhumains des communautés pastorales ;
La liste n’est pas exhaustive. Qui dit mieux ? Qui peut affirmer le contraire ? En tout cas, ce ne serait pas au sein des communautés pastorales du Bénin.
Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des éleveurs de bovins ;
Honorables invités ;
Face à un tel bilan, nous éleveurs de ruminants réitérons notre soutien et notre reconnaissance au gouvernement et à son chef.
Voilà pourquoi les communautés pastorales ici mobilisées se lèvent et dédient ce ban d’applaudissements symboliquement estampillé d’une multitude de « MERCI », synonyme de sa profonde gratitude (applaudissements du public)
Un adage populaire nous enseigne qu’à l’égard de celui envers qui l’on est reconnaissant, on peut davantage attendre de lui. C’est la raison pour laquelle les délégations des communautés pastorales réunies ce jour en ces lieux entendent articuler la seconde partie de son message autour d’un plaidoyer parce que, qui sait demander, obtient toujours. D’ores et déjà, nous sommes rassurés que ce plaidoyer aura un écho favorable dans le cœur du destinataire pour donner une fois encore le sourire aux lèvres aux professionnels de l’élevage que nous sommes.
Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des Eleveurs de Bovins ;
Honorables invités ;
Mesdames et messieurs ;
Si pour nous, représentants des communautés pastorales, l’objet de ces textes ne manquent pas de pertinence dans l’exercice du rôle régalien de l’Etat pour le bien des agriculteurs et des éleveurs, au terme de votre tournée nationale de vulgarisation du code pastoral et des textes réglementaires, nous avons pu noter quelques insatisfactions dans le contenu du décret portant modalités sur la veille pastorale et la non-application de celui portant interdiction des déguerpissements incontrôlés des éleveurs des domaines qu’ils occupent depuis des décennies . Il convient de souligner que le décret sur la veille pastorale, en ses articles 12 et 13, impose cinq types d’amendes orientées sur les éleveurs en cas de violation des dispositions légales prescrites. Dans le même temps, aucune amende n’est destinée aux agriculteurs qui, eux aussi, créent pourtant de nombreux dommages aux éleveurs. Si l’intention derrière ces amendes est de nous amener à plus de rigueur professionnelle dans la conduite et la garde de nos troupeaux, il serait juste selon le principe d’équité qu’il ait aussi des amendes par rapport aux dommages souvent impunément causés aux éleveurs. L’article 11 du même décret pose des problèmes dans son interprétation et son application. Aujourd’hui les éleveurs sont victimes de :
des coups et blessures volontaires sur les animaux en pâture sans qu’il n’y ait eu de dégâts ;
des abattages injustifiés et fréquents des animaux par les agriculteurs ;
des pose de pièges et / ou empoisonnements du bétail ;
des obstructions des couloirs de passage et autres espaces pastoraux ;
des installations des champs-pièges ;
des arrestations et détentions arbitraires de bouviers ou d’éleveurs par les forces de défense et de sécurité ;
l’impunité générale observée au profit des communautés agricoles ;
des actes de stigmatisation à l’égard de la communauté peulh;
des actes très inhumains de vandalismes de certains agriculteurs. Un corps sans vie est-il découvert à proximité d’un campement peulh ? C’est toute la communauté pastorale de la zone qui en pâtit. Une altercation a-t-elle opposée un agriculteur et un éleveur ? Ce sont les campements pastoraux qui sont saccagés ou incendiés suivis d’énormes pertes en vies humaines. L’impression des éleveurs est que l’impunité et le silence qui s’en suivent font le lit à la récidive de telles scènes macabres qui se sont hélas répandues sur tout le territoire national : une répression exemplaire aurait suffi pour dissuader d’autres bourreaux.

Les doléances se présentent comme suit :
La relecture du Décret n° 2023 – 303 du 07 juin 2023 portant modalités sur la veille pastorale tenant compte des préoccupations des éleveurs pour une meilleure cohésion sociale ;
L’application effective du Décret n° 2023 – 344 du 31 août 2023 interdisant les déguerpissements.
réviser les procédures d’obtention du certificat national de transhumance en impliquant les organisations professionnelles d’éleveurs ;
Faciliter la procédure d’obtention des ADC par les éleveurs en tant que propriétaire terrien ;
Poursuivre la subvention de l’aliment bétail et de certains vaccins (fièvre aphteuse) en faveur des éleveurs ;
Prendre en compte l’élevage dans les schémas d’aménagements directeurs des communes ;
Monsieur le Chargé de Mission du Président de la République auprès des éleveurs de bovins ;
Honorables invités ;
En résumé, ce sont les points d’attention du plaidoyer de notre message pour lequel nous avons sollicité la présente séance.
Nous vous chargeons ainsi de porter notre voix et nos cris de cœur au Président de la République, son Excellence, Monsieur Patrice TALON et à son Gouvernement.
Nous restons confiants que notre message fera l’objet d’une attention singulière auprès du Chef de l’Etat pour un meilleur avenir de l’élevage au Bénin.
Vive les communautés pastorales du Bénin !
Vive les professionnels de l’élevage des ruminants !
Vive le Bénin !
Merci pour votre aimable attention !

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