Dépigmentation culturelle

6 ans ago | Written by
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Par Barnabas OROU KOUMAN

Mon cher paternel, pourtant, OROU KOUMAN Bio Gbian Zimé, a préféré inscrire sur mon acte de naissance le prénom “Barnabas” pour plaire à Jésus que celui “Tamou” pour perpétuer une tradition. C’est sans nul doute la preuve qu’il n’a jamais mesuré la gravité de son acte.
Cette erreur, que dis-je, ce crime, plusieurs parents Baatombu le commettent de nos jours, soit par ignorance ou juste parce qu’ils se disent être des hommes de Jésus, de Mahomet ou qu’ils veulent que leurs enfants ressemblent à des célébrités internationales.
En effet il n’est pas rare de rencontrer des parents Baatombu, donnés à leurs enfants, des prénoms chrétiens, musulmans ou carrément des prénoms de stars, de célébrités internationales ou d’autres fabriqués par eux-mêmes. Au même moment, nos noms originaux, authentiques et hautement expressifs sont délaissés. On en arrive au point où même les noms de famille subissent le même sort.
Il n’est pas rare d’entendre des Baatombu se faire appeler “Abdoulaye Adam”, “Emmanuel Jonas” ou même “Dramane Précieux” et j’en oublie volontier. Des enfants Baatombu portent des prénoms ” Précieux, Merveille, Trésor, etc ” comme si ces différents adjectifs transformés en prénoms n’ont pas de significations en Baatonu.
Pourtant, il existe de jolis prénoms Baatonu tels que ” Guiwa, Gbégui, Orou, Sabi, Bio, Yon, Baké, Koda, Gado, etc “, ainsi que de jolis prénoms Wassangari tels que ” Tamou, Saka, Manou, Ganigui, Kpagnérou, Guerra, Lafia, tounkara, etc “. Des appellations originales et authentiques qui nous donnent une identité et donc, une valeur aux yeux des autres.
Nous ne pouvons continuer d’importer le riz, le sel, le sucre, la viande, les vêtements etc et importer aussi les noms. Si on peut comprendre que fabriquer ces produits ci-dessus cités, demande de l’énergie bien que nous disposons des atouts nécessaires pour le faire, il faut reconnaître que donner un nom authentique de chez soi à son enfant, ne coûte absolument rien.
Alors chers parents Baatombu, donnons les noms de chez nous à nos enfants. Affirmons notre identité à travers nos noms. C’est sauvegarder notre patrimoine linguistique et culturel.
C’est éviter une dépigmentation culturelle.

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Editorial

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