Patrice Talon est un homme de défi. Aujourd’hui qu’on le veuille ou non, c’est lui le Chef de l’État et c’est à lui que revient le dernier mot. Dans ces conditions, toute personne qui veut obtenir quelque chose de lui, doit emprunter la voie de la négociation ou même de la supplication. C’est ce que les opposants semblent ne pas admettre depuis des mois. Pour parvenir à faire libérer Réckya Madougou, Joël Aïvo et toutes les autres personnes incarcérées pour des raisons politiques d’une part, et permettre le retour des exilés d’autres parts, il faut fouetter l’égo de Patrice Talon.
Patrice Talon est fort et il a le pouvoir. Pour obtenir quelque chose de lui, il faut lui reconnaître cette réalité qui est un fait. Au lieu de l’affronter, il faut le supplier, l’implorer et même lui demander pardon.
Les Démocrates ont l’eau dans la bouche pour souffler sur le feu
L’attitude du parti « Les Démocrates » ne permettra pas de résoudre la situation des prisonniers et exilés politiques. Pendant qu’ils attendent de Patrice Talon la libération des leurs, ils s’engagent dans un combat de gladiateurs au parlement, attaquent de façon acerbe le Chef de l’État. Si l’affront était la solution, Réckya Madougou, Joël Aïvo et autres ne seraient même pas allés en prison. Les Démocrates doivent oublier que ce qu’ils demandent est un droit. Il s’agit d’une lutte et dans un combat, on utilise les moyens qu’il faut pour gagner le combat.
Il faut ramener la balle à terre
« Les Démocrates » doivent faire l’âne pour avoir accès au foin. Il faut baisser le ton, associer des leaders traditionnels, religieux et têtes couronnées à ce combat. Il faut parvenir à toucher le cœur « très dur » de Patrice Talon. Il faut faire appel à l’intervention d’autres Présidents et anciens Présidents des pays frères au Bénin. Il faut y aller comme pour demander une faveur à Patrice Talon.
La violence ne résout pas toutes les situations dans la vie. Et face à un homme fort ayant le pouvoir, le moyen le plus efficace pour obtenir quelque chose de lui, est de fouetter son égo. C’est ce qu’il manque à l’opposition béninoise.
Barnabas OROU KOUMAN BOK