EDITO
Des exclus ou des perclus ?
Les législatives du 28 avril dernier se présentent comme celles les plus contestées dans l’histoire politique du Bénin. Ainsi, la légitimité de la huitième législature de l’Assemblée nationale, fruit de la mise en application du nouveau code électoral et de la nouvelle charte des partis politiques, demeure source de polémique au quotidien.
Mais bien avant ces élections, une bonne frange de la classe politique béninoise dénonçait certaines dispositions de ces nouveaux textes qui règlementent la vie politique au Bénin. Par la suite, seuls deux partis ont pu participer à ces élections qualifiées en son temps « d’élections d’exclusion ». Ce qui évidemment a donné lieu au concept de « partis exclus », c’est-à-dire le lot des partis n’ayant pas pris part à ces joutes.
Néanmoins, juste après l’installation de la huitième législature, la situation a considérablement évolué, puisque bon nombre des partis considérés comme exclus du processus électoral pour défaut de conformité aux textes en vigueur se sont mis en règle et désormais participent activement, et ceci de manière légale à l’animation de la vie politique nationale.
Au même moment, d’autres partis se disant toujours exclus de tout, continuent de s’obstiner à se mettre aux pas, et présentent ainsi les signes de partis perclus et non exclus, c’est-à-dire impotents et incapables de remplir les nouvelles conditions légales pour une existence juridique. Alors, les ténors de ces partis qui jadis étaient des modèles pour la jeunesse, se livrent sans vergogne à des actes qui frisent le dilatoire. Une attitude qui démontre à suffisance que ces hommes politiques sont à court d’inspiration et souffrent plutôt d’une perclusion politique et non d’exclusion comme ils ont longtemps ventilé au sein de l’opinion politique. Les vaines assises récemment organisées ‘’au chant d’oiseau’’ à Cotonou confirment cette impotence politique qu’on tente de cacher sous le vocable d’‘’exclusion’’.
Il va falloir que ces hommes politiques qui ne sont pas les moindres sur l’échiquier politique national, retournent à leur fibre patriotique afin d’apporter de manière la plus digne leur pierre à la construction de cette Nation comme ils ont eu à le faire par le passé.
Edouard ADODE