ÉDITO
Le Bénin est-il devenu deux?
Les yeux sont, depuis la convocation du corps électoral par le président Talon pour le 28 avril prochain, rivés sur le Bénin. Car de part et d’autre les prochaines législatives suscitent assez de remous dans le pays tendant même à perturber la quiétude des paisibles populations. Puisqu’actuellement, l’on a l’impression de vivre dans deux pays.
Les populations sont de plus en plus tiraillées entre deux philosophies, deux visions et deux forces. D’un côté, une voix criarde et d’un autre côté une voix perçante. D’une part, on a l’impression que les anciens chefs d’Etat en vie ont le vif désir de revenir aux commandes pour gouverner le pays selon leurs rêves manqués d’antan; et d’autre part, le chef de l’État en exercice tient à sa vision et aux textes de la République.
Dans cette situation qui a l’air d’un imbroglio sociétal, le Bénin du coup semble s’éloigner peu à peu du principe constitutionnel selon lequel « le Bénin est un et indivisible ».
A quel jeu jouent alors les anciens chefs d’Etat béninois ? A qui profiteraient la révolte, la désobéissance et le soulèvement populaire qu’ils prônent aujourd’hui ?
Certes, il est de leur droit en tant que citoyens de manifester leur mécontentement face à la façon dont le pays est aujourd’hui dirigé, si cela n’emporte pas leur consentement. Mais, il aurait été élégant et plus sage de leur part d’agir autrement que de s’offrir en spectacle devant leurs petits-fils pour qui ils constituent des monuments historiques vivants. En se comportant ainsi, ne sont-ils pas en train de mettre de la boue sur leur historique apport à l’enracinement de la démocratie au Bénin ?
Alors comme l’affirmait Victor Hugo dans le tome2 de son célèbre roman “Les Misérables”, «ce qui constitue une Nation, c’est son unité ; or l’unité se compose de l’indivisibilité et la perpétuité ». Il serait donc bien que les béninois gardent à l’esprit que tout ce qui va contre la perpétuité et l’indivisibilité du Bénin est l’ennemi de la Nation.
Le respect des lois auxquelles on a librement consenti, est aussi liberté, disait l’autre.
Edouard ADODE
