ÉDITO
Soglo saigne du cœur !
Les réactions continuent d’être enregistrées dans le cadre de la commémoration du 30e anniversaire de la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990. Nicéphore Soglo, l’un des acteurs clés de ces assises nationales qui ont ouvert la voie à la démocratie, et premier président de cette ère s’est également prononcé. Dans son message, l’ancien président a démontré que le monde est en pleine mutation y compris le Bénin. Mais malheureusement, il reste déçu de la gestion politique actuellement en vogue dans son pays.
Revenant sur les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les dernières législatives au Bénin, Hercule a une fois encore montré combien son cœur saigne au vue du traitement qui a été infligé à sa personnalité, à celle de sa femme et celle de l’ancien président Boni Yayi au marché Dantokpa. Ainsi en soulignant la responsabilité de Patrice Talon dans ce triste sort, il conclut, « j’ai bien vite pris, la mesure de la fragilité et de la fébrilité du personnage quand il a fait tirer des gaz lacrymogènes sur la doyenne de notre Assemblée Nationale qui est aveugle -mon épouse Rosine Vieyra Soglo – son prédécesseur Boni Yayi et moi-même ».
Ainsi donc, l’ancien chef de l’État est loin de s’en remettre des »blessures » de ces événements douloureux qui se passent dans son pays, trente ans après qu’il ait contribué au débrayage du chemin pour la démocratie et à la liberté d’expression avec à la clé le multipartisme intégral.
Cependant, compte tenu de la dynamique du monde actuel, il est bien regrettable que l’ancien chef de l’État soit aujourd’hui dans cet état d’humiliation publique puisqu’il continue de croire que ce serait une lacune s’il se retirait de la politique. Alors que la sagesse aurait voulu que le patriarche se mette volontairement en retrait afin de constituer un repère pour les dirigeants actuels au lieu de vouloir coûte que coûte diriger une résistance qui jusque-là reste stérile.
Edouard ADODE
